Edito. Bouchées doubles
C’est un vaste programme, auquel compte s’atteler l’Exécutif en 2025. Le gouvernement entend commencer, comme inscrit dans la note d’orientation du PLF du prochain exercice qu’il a diffusée dans la journée du mercredi 7 août, autant que faire se peut, par la «préservation» du pouvoir d’achat. Un pouvoir d’achat dont le niveau, en dépit d’un recul de l’inflation ainsi que des efforts déployés par l’équipe gouvernementale, reste inexorablement bas.
Pour tenter de renflouer quelque peu, le gouvernement prévoit de maintenir son soutien aux biens et services essentiels, à leur tête le gaz butane, le sucre et la farine de blé tendre. Une allocation de 16,5 MMDH a, à cet effet, été inscrite au titre de charge de la Caisse de compensation pour le prochain exercice.
Le tout serait accompagné de «mesures fiscales et douanières à vocation sociale, visant à exonérer les produits de base de large consommation, ainsi qu’à soutenir les aliments pour le bétail et les engrais pour préserver le capital végétal et animal». Il ne faut pour autant pas s’y méprendre.
Le gouvernement n’a nullement l’intention de freiner le chantier de la décompensation des produits de base actuellement subventionnés, bien au contraire, la stratégie sera bel et bien maintenue. Il faut dire que l’époque où l’État dépensait jusqu’à 40 MMDH par an pour assurer les charges de la compensation est désormais révolue. Il convient aujourd’hui de savoir si le gouvernement va procéder, comme prévu, à la seconde phase de réduction de la subvention sur les prix du gaz butane.
En tout, si l’équipe Akhannouch veut atteindre son objectif de réduire à 8 MMDH les charges de la compensation d’ici 2026, elle serait bien inspirée de mettre les bouchées doubles.
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO