Diagnostic douloureux mais nécessaire
L’UNICEF nous rappelle nos maux et remue le couteau dans la plaie. Elle rejoint le HCP dans des statistiques des plus douloureuses. Dans une récente étude sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, l’UNICEF évoque une bombe à retardement pour le Maroc avec ses 1,53 million d’enfants, entre 5 et 17 ans, hors circuit scolaire. Et d’ajouter qu’en 2030 ce chiffre va augmenter pour atteindre 1,68 million. De prime abord, nous n’avons pas besoin d’un démenti du ministère de l’Enseignement car l’UNICEF ne nous apprend rien. C’est une réalité que les Marocains savent puisque répétée par le HCP, d’autres organismes officiels et la société civile. Ce qui inquiète, en revanche, c’est cet avenir ô combien brumeux à l’horizon 2030. Une date en vue de laquelle le Maroc aspire à l’émergence et à l’amélioration de ses indicateurs sociaux.
À commencer par l’indice IDH, qui propulse le Maroc au 123e rang mondial sur 180 pays et duquel nous attendons plutôt une nette amélioration. Or, le principal facteur de calcul de cet indice est justement le niveau d’éducation et d’enseignement. En d’autres termes, c’est quasiment raté ! Le Maroc a aujourd’hui besoin d’un ministère de l’Enseignement fort en termes de gestion opérationnelle et de prospective.
Pour réussir ce challenge, des prérequis sont nécessaires. Un, éradiquer la prévarication et instaurer une reddition effective des comptes. Deux, revoir la qualité des manuels et informatiser les supports didactiques. Trois, mettre à niveau et motiver l’enseignant. Quatre, revoir de fond en comble le système d’évaluation qui mettrait la méritocratie au centre de la décision. Cinq, réduire le nombre d’élèves par classe à 28 élèves maximum. Six, redéfinir le système d’orientation en fonction du marché de l’emploi et des besoins de l’économie nationale. Sans quoi, notre pays continuera à naviguer à vue et à perdre de précieuses années tout en s’enfonçant davantage.