Croissance molle
Elles étaient attendues, elles ont été publiées hier. Les prévisions de croissance du Haut commissariat au plan (HCP), pour le premier trimestre, ont de quoi laisser circonspect. Le moins que l’on puisse dire est que notre INSEE national n’est pas très optimiste pour l’actuel exercice ou du moins pour les trois prochains mois. Pour lui, la croissance économique devrait se modérer au premier trimestre.
Au point de prévoir un recul de plus de 1 point du PIB, à 2,4% au lieu des 3,5% réalisés l’an dernier. En cause, le retour de la sécheresse automnale qui induit un retard sensible de l’installation des cultures précoces. Pire, le déficit pluviométrique des quatre premiers mois de la campagne ne dépasserait pas 53% en comparaison avec la même période d’une saison agricole normale. Ceci dit, la valeur ajoutée agricole pourrait s’améliorer de 0,5%. Il faudrait que les conditions pluviométriques se réajustent au régime d’une saison normale particulièrement au cours du premier trimestre. Toujours est-il que l’économie nationale sera portée par le secteur non agricole dont la valeur ajoutée se maintiendrait au rythme de 2,9%. Elle bénéficierait, notamment, de la progression continue des activités des secteurs secondaires. Il n’empêche que la demande intérieure devrait rester le principal moteur de la croissance.
En dépit du ralentissement des revenus qui impacterait les dépenses des ménages, elle serait atténuée par l’accroissement des transferts publics et augmenterait de 1,2% au premier trimestre 2024. Il ne faudra malheureusement pas compter sur la contribution des échanges extérieurs à l’activité économique. Elle demeurerait négative, amputant la croissance économique globale de 1,8 point, et ce, pour le troisième trimestre consécutif. Il est temps de stopper l’hémorragie.
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO