Crise d’élite
Depuis le 7 octobre 2016, le Maroc a traversé des actualités chaudes sur les plans politique, économique et diplomatique. Les péripéties politiques sont connues de tous, la conjoncture économique est des plus contractée et la vie diplomatique est bouillonnante avec le retour glorieux à l’Union africaine et le douloureux épisode de Guergarate.
Et au fil de tous ces mois, l’élite marocaine s’est illustrée par son absence. Seuls les politiciens ont marqué la scène du tapage qu’ils ont mené pour défendre leurs intérêts. Écrivains, artistes, poètes, décideurs économiques…étaient effacés.
Pourtant, ils sont tous concernés par cette actualité. Au lieu d’enrichir l’espace de débats, d’échanges ou pourquoi pas de propositions d’alternatives, ils ont préféré jouer les spectateurs pour venir après critiquer telle ou telle loi ou réglementation. Les Inspirations ÉCO avait «ouvert ses pages» à cette élite en proposant à plusieurs intellectuels la publication de leurs contributions écrites sur les sujets d’actualité. Ils étaient peu à répondre à cet appel, comme Ilyass El Omari, Mohand Laenser et Driss El Azami. C’est que notre élite n’écrit pas et ne participe pas au débat public. Pourtant, ils s’inspirent, dans leur majorité, de modèles occidentaux qui font de ce genre de débat une véritable politique de communication. Un grand patron d’une société, classée au CAC40, avait supplié, des mois durant, une chaîne télé pour être l’invité d’une émission. Il a fini par passer à l’antenne pour convaincre sur une doléance concernant son secteur et arracher l’adhésion du gouvernement à cette réforme.