Craintes sur l’investissement
C’est une bien mauvaise nouvelle que celle qui nous vient du Haut commissariat au Plan (HCP). L’institution nationale de la statistique nous apprend, dans l’une de ses notes, que la croissance de l’investissement des entreprises va faiblir en 2023. Plusieurs raisons à cela. D’abord, elles continuent de faire face à des difficultés d’approvisionnement, et ce, depuis le premier semestre de l’an dernier.
C’est particulièrement le cas de 65% des entreprises de la’industrie manufacturière. Une contrainte qui entrave l’augmentation de leur production. Et ce n’est pas tout, puisque parmi les facteurs limitatifs au développement de l’activité, on retrouve, et c’est là que le bât blesse, l’insuffisance de la «demande». Les industries manufacturières sont, encore une fois, les plus touchées. La proportion des entreprises qui y sont confrontées à quasiment doublé en trois ans, pour se hisser à 45,7% à la mi-2022.
Pour ne rien arranger, les perspectives d’une nouvelle récession mondiale en 2023 risquent fort d’impacter les débouchés extérieurs et de repousser l’échéance de la reprise de l’activité. Chat échaudé craignant l’eau froide, les entreprises devraient, dans ces conditions, être bien plus prudentes en matière d’investissement. Et pour cause, si le scénario de la décroissance de l’économie mondiale se confirme, elles seront tenues de redresser leur situation financière interne pour dépendre le moins possible des financements bancaires. Et ce, d’autant plus que nombre d’entre elles sont appelées à rembourser les crédits contractés dans le cadre des programmes de prêts garantis et de relance mis en place pendant la crise sanitaire.
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO