Cloche qui sonne, économie qui rayonne ! Par Tarik Senhaji
Par Tarik Senhaji
DG de la Bourse de Casablanca
Jeudi matin, nous aurons le plaisir d’accueillir, à la Bourse de Casablanca, Mohammed Bouzoubaa, fondateur et président directeur général du groupe TGCC, ainsi que son équipe, pour la très mythique cérémonie d’introduction de son entreprise en Bourse. Mythique, parce que marquée par le son de la cloche qui symbolise la première cotation du titre TGCC et son entrée effective sur le marché boursier marocain. Je ne peux penser à cette belle occasion, jeudi, sans évoquer mon premier souvenir d’une cloche qui sonne : celle qui signale le dernier tour d’une course dans les compétitions d’athlétisme. Ainsi, enfant, j’étais collé devant la télé avec tous les membres de ma famille à suivre les courses de notre champion national (Said Aouita pour ma génération !). Plusieurs tours à se positionner par rapport au peloton, et invariablement, la cloche sonne la charge de notre champion, une accélération progressive pour passer la ligne d’arrivée, magistralement en tête. Depuis ce temps-là, gravé dans ma psyché, une cloche, c’est le son du Maroc qui accélère et gagne !
Et jeudi, ce ne sera pas différent !
Du coté de l’entreprise, TGCC s’introduit en bourse pour financer son développement en Afrique, portant ainsi fièrement l’étendard économique marocain, et pour diversifier ses activités, devenant plus compétitive et créant, ainsi, une multitude d’emplois pour nos concitoyens. Dans la foulée, TGCC bénéficiera de l’importante notoriété que la cotation lui procure à l’international et auprès de ses partenaires, notamment financiers, tout en lui permettant de s’institutionnaliser et de se pérenniser. Du côté des investisseurs, cette opération a connu un taux de participation record des personnes physiques (rendez-vous jeudi pour l’annonce des chiffres officiels). Ces «petits porteurs», investisseurs à part entière, qui partagent la création de valeur de nos belles entreprises marocaines, se sentent naturellement beaucoup plus associés aux grands enjeux économiques de notre pays. La confiance, tellement nécessaire entre les personnes physiques et les institutions nationales, (le rapport du NMD juge même que restaurer cette confiance est l’enjeu le plus important de notre pays sur la prochaine décennie), est, tout d’un coup, aidée et nourrie.
Enfin, les investisseurs institutionnels qui achètent, souvent dépersonnalisés, ne sont autres que les caisses de retraite et les assurances marocaines. Et ainsi, une introduction en bourse permettra indirectement à chacun de nous de percevoir une meilleure retraite puisqu’à long terme, un placement en capital surperformera les autres types d’investissement. Nous, financiers, sommes éduqués à parler avec les chiffres, mais pour cette fois, je me permettrais de parler avec le cœur, car il ne peut en être autrement quand il s’agit de convictions d’enfance : la Bourse de Casablanca est une institution bientôt centenaire, qui a beaucoup donné à notre pays, et qui peut donner encore plus, comme le prouve cette opération, pour peu que les entreprises à la recherche de financements fassent l’effort de s’y intéresser. Nous leur donnons un premier rendez-vous demain pour sonner la cloche d’un Maroc dynamique, un Maroc qui accélère, un Maroc qui gagne.