Classe moyenne, l’oubliée !
EDITO. Dans la foulée de toutes les priorités qui accaparent l’attention actuellement, le gouvernement semble hélas avoir «omis» une catégorie entière de la population, non des moindres. La classe moyenne, cette couche sociale ni riche ni précaire, bien trop souvent ballottée entre les deux. Que ce soit pour jeter les bases de la relance économique souhaitée après le passage de la pandémie ou encore pour établir les axes du projet de loi de Finances –censé être inédit de par la conjoncture dans laquelle il intervient– cette frange de la population marocaine ne s’est vue accorder aucune attention particulière dans les plans d’action de l’Exécutif.
En revanche, l’ironie de la situation veut que la classe moyenne représente une masse prépondérante des contribuables devant passer à la caisse fiscale pensée par le gouvernement en guise de contribution à l’effort de solidarité pour faire face aux effets de la Covid-19. À raison d’un prélèvement de 1,5% sur les rémunérations à partir de 10.000 DH, cette taxation fait grincer des dents et promet de fâcher bien des citoyens dans cette dernière ligne droite avant les prochaines élections. Est-ce donc pour tempérer ces répercussions que l’argentier du royaume a laissé la porte ouverte, déclarant qu’il resterait ouvert aux amendements proposés pour la contribution de solidarité ? L’on y verra plus clair, dans quelques prochains jours, maintenant que les jeux de force sur les amendements démarreront. En attendant, nous devons garder à l’esprit l’ampleur de l’impact que la crise sanitaire a eue sur cette catégorie sociale. Depuis mars dernier, nombreux sont les ménages de cette classe sociale qui ont eu à jongler avec les réductions de salaires et les engagements financiers à l’image des crédits, frais scolaires… D’autres encore ont dû subir les pertes d’emplois dictées par les dégraissages forcés au sein des entreprises. Parallèlement, le gouvernement veut encourager la consommation. Or, quand le pouvoir d’achat de la classe moyenne est plombé, c’est toute l’économie qui perd ses moyens. Ne l’oublions pas !
Meriem Allam / Les Inspirations Éco