Ce que les chiffres ne disent pas
Les administrations publiques ne travailleront pas lundi 24 avril. C’est la décision du gouvernement pour l’Aïd Al Fitr. Nous avons essayé, tant bien que mal, dans un article de ce numéro d’estimer le coût d’un jour férié pour l’économie nationale. Un exercice périlleux sur lequel le HCP (Haut-commissariat au plan) pourrait d’ailleurs se pencher, histoire de nous donner des analyses différentes de celles qu’il a coutume de produire…
Ce que l’on peut d’ores et déjà avancer, c’est qu’un jour férié en plein début de semaine a forcément un effet négatif sur une chaîne de production. Il freine une cadence de travail qui repartira plus lentement. Mais il faut aussi placer les choses dans leur contexte. Le jour férié accordé à l’occasion de l’Aïd Al Fitr arrive à la fin de Ramadan, un mois où les horaires et habitudes de travail ne sont pas les mêmes. Un mois durant lequel le Maroc est passé temporairement à l’heure GMT.
Ce jour férié ne doit donc pas être perçu comme un frein, mais comme une pause nécessaire qui permettra au rythme économique de reprendre une cadence normale, tous secteurs confondus. Le moral des ménages, sujet cher au HCP, n’en sera que revigoré, ce qui aura, à coup sûr, un impact positif sur l’économie.
Conclusion : définir les coûts et les avantages d’une journée chômée et payée pour un pays ne se calcule pas uniquement avec des chiffres. Dernier point, le retour à GMT+1 se fera en fin de semaine. Et à en croire nos politiques, cette heure, dite «légale», serait importante pour l’économie. Une théorie elle aussi difficile à prouver avec des chiffres.
Hicham Bennani / Les Inspirations ÉCO