Maroc

Usage légal du cannabis : l’Agence nationale sur les rails

Le décret d’application de la loi portant sur l’usage légal du cannabis est entré en vigueur, donnant ainsi le feu vert à la mise en place de l’Agence nationale.

Le coup d’envoi a été donné à la finalisation de la stratégie nationale portant sur la réorientation de la culture du cannabis vers de nouveaux débouchés. En effet, le décret, portant statut de l’Agence nationale de régulation de la culture du cannabis, est entré en vigueur, dans l’objectif de mettre en place la nouvelle entité, dans les meilleurs délais.

En vertu de son statut, cette agence devra d’abord tracer un plan d’action traduisant en mesures concrètes les dispositions de la loi, essentiellement en matière de culture, de production, de transformation et de commercialisation du cannabis à usages médical, cosmétique et industriel.

L’instance aura pour mission d’assurer le suivi du cannabis licite dans toutes les étapes de sa chaîne de production, de transformation, de commercialisation et d’exportation. Il s’agit de mettre fin à la culture illégale du cannabis, d’une part, et d’acheminer la production légale vers les circuits idoines, limitativement listés par la loi. À noter que la nouvelle entité sera compétente, également, pour délimiter le périmètre relatif à la culture du cannabis licite et définir les conditions d’obtention des autorisations de réalisation ou d’exploitation de pépinières, et d’import-export de semences ou de plants. Elle devra enfin être sollicitée concernant les aspects ayant trait aux modalités d’octroi et de retrait des autorisations.

Vers un nouveau repositionnement régional
Le rapport parlementaire, élaboré à l’occasion de l’adoption de la nouvelle loi sur l’usage légal du cannabis, insiste sur l’impact économique important de la nouvelle législation en matière d’accès à de nouveaux marchés. Il met en exergue, également, ses retombées en matière sociale, en permettant aux agriculteurs de sortir de leur situation de précarité actuelle.

L’approche, ayant prévalu dans la conception du rôle de la nouvelle agence nationale, a consisté dans l’instauration d’un cadre transparent en faveur des paysans des zones concernées, mais aussi dans l’ouverture de nouvelles perspectives aux industriels de la région en vue de tirer profit des avantages que confère désormais la nouvelle loi. «Notre pays dispose d’opportunités réelles et prometteuses pour l’usage médical, pharmaceutique et industriel de cette plante, avec une position stratégique qui lui permet d’entrer dans le marché européen, considéré comme l’un des premiers demandeurs des produits extraits du cannabis », selon l’évaluation des parlementaires.

«Les objectifs sociaux de cette législation consistent dans l’amélioration des revenus des agriculteurs, la création d’empois, ainsi que l’atténuation de l’impact négatif de l’usage illégal de cette plante», indique le diagnostic en question. L’étape actuelle prévoit la sensibilisation des agriculteurs sur la portée de la nouvelle loi, parallèlement à la mise en place progressive d’un écosystème qui permettra à la région de Tanger-Tétouan- Al Hoceima de se repositionner économiquement, au double niveau et international.

Une vision intégrée en gestation

La principale préoccupation, dans cette étape de mise en œuvre du nouveau cadre légal du cannabis, réside dans l’adoption d’une approche globale et intégrée pour le développement des provinces du Nord, concernées par cette agriculture, avec la nécessité d’asseoir les bases d’un développement à même de mettre un terme aux inégalités sociale et spatiales.

L’objectif étant de «garantir la dignité et les droits des habitants des provinces concernées», comme il ressort de la loi. Sur le plan environnemental, la légalisation apportera des solutions pérennes aux problèmes engendrés par la culture clandestine qui a prévalu jusqu’à présent.

À noter que cette étude d’impact, menée par le gouvernement, prévoit une transformation en profondeur de l’ensemble de la chaîne de production, avec le souci, toujours présent, de booster le développement local, zone par zone. Autant dire que le rôle attribué à cette agence nationale sera de contribuer à une nouvelle dynamique régionale, pouvant servir de locomotive pour d’autres régions du pays. Last but not least, l’impact positif attendu sur les recettes régionales de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima.

Younes Bennajah / Les Inspirations ÉCO



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