Maroc

Transport aérien : Royal Air Maroc fête ses 60 ans à Dakar

Lancée en 1958, la ligne Casablanca-Dakar est l’une des plus anciennes et des plus rentables opérées par Royal Air Maroc (RAM) sur le continent.

Le saviez-vous ? RAM a commencé à desservir Dakar bien avant l’indé- pendance du Sénégal. En effet, de- puis 1958, la compa- gnie nationale y atter- rit, cette ville ayant été, à l’époque coloniale, la capitale de l’Afrique occidentale française (AOF). L’accession du Sénégal à la souverai- neté internationale en 1960 n’a pas interrompu cette liaison aérienne historique, mais l’a plutôt renforcée. Aujourd’hui, cette aventure en est à sa 59e année. Et RAM décide de la célé- brer dans la capitale sénéga- laise, un événement qui coincide avec le 60e anniversaire de la compagnie. À cette occasion, un dé- placement spécial est organisé ce mercredi 17 mai à Dakar, avec la presse nationale à bord d’un vol opéré par son Boeing B787 Dreamliner. Au niveau de la compagnie, on indique que l’ob- jectif est de «rapprocher la presse nationale des réalisations de la compagnie nationale sur cette ligne historique ainsi que de l’impact du développement du transport aérien sur les rela- tions solides entre les deux pays frères».

Flash-back
En tout cas, le périple de RAM au Sénégal a traversé plusieurs zones, calmes comme de turbu- lences. Les relations avec Dakar ont atteint leur pic au début des années 2000, avec le lance- ment de la compagnie Air Séné- gal International (ASI), dont le capital majoritaire était détenu par RAM (51%, contre 49% pour le Sénégal). ASI, lancée en 2001, a fait banqueroute dès 2009, après avoir suscité un grand es- poir auprès de la partie sénéga- laise. Cette parenthèse avait mis à mal les affinités et la fraternité tant mises en avant entre le Maroc et le Sénégal. Mais au- jourd’hui, cette page semble tournée, car il est désormais question de lancer, une se- conde fois, une compagnie ma- roco-sénégalaise. En effet, la nouvelle Air Sénégal est censée accompagner la stratégie séné- galaise de développement du transport aérien, dans le sillage de l’ouverture prévue, courant 2017, du nouvel aéroport inter- national Blaise Diagne.

Dak’Art
Entre-temps, RAM a poursuivi et renforcé sa présence au Séné- gal. Aujourd’hui, avec ses trois vols opérés au départ de Dakar, la compagnie nationale est cer- tainement l’une des plus perfor- mantes sur le marché sénéga- lais. L’absence de concurrence sur l’axe Dakar-Casablanca per- met à RAM de tirer son épingle du jeu. En 2015 par exemple, quelque 180.000 passagers ont emprunté cette ligne, la plus fré- quentée sur le continent pour RAM. Cette rentabilité donne aussi des idées à Royal Air Maroc. Depuis 2014, RAM multiplie les partenariats au Sénégal. Dans ce cadre, la compagnie a signé, le 7 janvier 2014, une convention avec la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar (Dak’art). Ce partenariat permet ainsi à RAM d’être le transporteur offi- ciel de cette manifestation cultu- relle et artistique pour les trois éditions (Dak’art 2014- 2016- 2018). De même, des liens so- lides ont été noués avec les fa- milles de la Zawiya Tijania du Sé- négal, dont des milliers de fidèles rallient chaque année la capitale spirituelle du royaume, Fès, pour le pèlerinage au tombeau du fondateur de la confrérie, Cheikh Ahmed Tijane.

Concurrence ?
D’ailleurs, ces dernières années, il est question de lancer une ligne directe entre Dakar et Fès pour renforcer les flux des visi- teurs sénégalais. Les négocia- tions entre RAM et l’Office natio- nal marocain du tourisme (ONMT) n’ont pas encore donné de fruits. Mais de nombreuses autres compagnies sont intéres- sées. C’est notamment le cas d’Air Arabia, qui devait conclure un accord dans ce sens avec l’État sénégalais, avant que le processus ne soit stoppé dans sa dernière phase. Avec l’ambi- tion de l’ONMT de multiplier par deux les 45.000 touristes séné- galais visitant le Maroc par an, tous s’attendent au renforce- ment des lignes entre le Séné- gal et le royaume, mais aussi -et surtout- la baisse des tarifs des billets, jugés exorbitants. Cette deuxième attente, une fois réali- sée, constituerait un puissant le- vier de démocratisation du transport aérien entre les deux pays frères, et améliorerait la no- toriété de Royal Air Maroc sur cette ligne historique. 



PLF 2026 : cap sur l’investissement et l’inclusion


Recevez les actualités économiques récentes sur votre WhatsApp Suivez les dernières actualités de LESECO.ma sur Google Actualités

Rejoignez LesEco.ma et recevez nos newsletters




Bouton retour en haut de la page