Maroc

Textile-habillement : une vague de licenciements est à craindre

Le ralentissement de la demande locale comme à l’export et d’importants impayés expliquent cette sombre prévision. S’y ajoute une absence de visibilité sur la demande pour le dernier trimestre.

La crise sanitaire continue de faire des dégâts sur l’économie mondiale. Chez les textiliens marocains, le fort ralentissement de la demande, à l’export ou sur le marché local, combiné à une absence de visibilité sur la demande pour le dernier trimestre de l’année, fait craindre une vague de licenciements. «Les premières remontées du terrain, faisant état de fermetures provisoires d’entreprises faute de commandes, nous font craindre que le pire reste à venir en termes de licenciements», explique Fatima-Zohra Alaoui, directrice générale de l’Association marocaine des industries de textiles et l’habillement (AMITH).

Jusqu’à présent, les textiliens marocains ont réussi à éviter les licenciements massifs dans le secteur. Au plus fort de la crise, et alors que la plupart des usines étaient à l’arrêt, l’indemnité Covid CNSS a permis de maintenir les emplois durant trois mois. Depuis juillet, le rattrapage de la demande à l’export a permis aux entreprises de maintenir la majorité des emplois dans le secteur. Mais au fil du temps, la résilience dont a fait preuve le secteur semble s’étioler. En l’absence de visibilité sur les carnets de commandes, la situation économique se complique pour plusieurs entreprises qui se retrouvent obligées de fermer temporairement et de reporter les réouvertures dans l’attente d’une reprise des commandes.

Dans un tel contexte, les salariés sont fébriles, ce qui donne lieu à des manifestations dans les zones industrielles. Pour enfoncer le clou, des donneurs d’ordres internationaux ont signalé avoir imposé des rabais allant jusqu’à 10% sur certaines commandes en production au début de la pandémie. Une remise qui représente l’ensemble des bénéfices des fournisseurs et une partie de leurs frais de production directs. L’AMITH confirme que des pratiques similaires ont été relevées chez certains donneurs d’ordres d’entreprises marocaines, qui ont tenté d’imposer des rabais aux industriels. «L’autre problème c’est le nombre élevé d’ impayés chez certains de nos industriels, mettant à mal une trésorerie déjà asséchée par la crise», ajoute l’AMITH.

Une analyse des chiffres à fin juillet montre une évolution contrastée des ventes depuis le début de l’année. Le secteur a affiché une croissance de 3,4% à l’export sur les deux premiers mois de 2020. De mars à mai, soit au plus fort de la crise, les exportations des textiliens ont baissé de 41%. Selon la directrice générale, les derniers chiffres pour les mois de juin et de juillet laissent entrevoir une dynamique de rattrapage avec une contre-performance annuelle ramenée à 29,7%. 

Modeste Kouamé / Les Inspirations Éco


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