Maroc

Taux directeur : consensus à la hausse

Tous les acteurs du marché sont unanimes. Bank Al-Maghrib, qui tient la première réunion de son conseil de l’année, devrait sans nul doute réviser à la hausse son taux directeur. Selon les départements d’analyses et recherches des principales banques d’affaires de la place, la hausse devrait se situer entre 25 et 50 points  de base. 

Pour plusieurs acteurs du marché, cela ne fait plus l’ombre d’un doute, Bank Al-Maghrib, qui va tenir, mardi 21 mars, son premier conseil de l’année, devrait encore intervenir à la hausse sur le taux directeur. Les départements d’analyses et recherches des principales banques d’affaires de la place sont quasi unanimes sur ce point. Tous plaident pour la poursuite du resserrement de la politique monétaire, à la lumière des évolutions récentes. C’est particulièrement le cas de BMCE Capital global Research qui, dans un flash dédié à la prochaine réunion du conseil du régulateur bancaire, table sur «un relèvement du taux directeur dans une fourchette comprise entre 25 et 50 points de base (pbs) avec, dans les deux cas, le maintien de la réserve obligatoire inchangée à 0%».

Et pour cause, les analystes de BKGR estiment que «face à un environnement international toujours instable et à une persistance des tensions inflationnistes, la Banque centrale devrait poursuivre son action volontariste contre le renchérissement des prix afin de maintenir le pouvoir d’achat de la population sans pour autant freiner la croissance de l’économie du Royaume».

De plus, «l’inflation semble toujours tenace et atteint un niveau historiquement élevé, en janvier 2023, même s’il est encore précoce pour juger de l’efficacité de la hausse du taux directeur de 100 pbs opérée en 2022», expliquent-ils.

CDG Capital va même plus loin. La banque d’affaires prévoit une «augmentation de 50 points de base d’un coup et ce, pour la troisième fois consécutive, pour le porter à 3%. Elle justifie ses choix par un certain nombre de facteurs. À commencer par un environnement international marqué par la poursuite du resserrement des politiques monétaires, adoptées par la quasi-majorité des banques centrales mondiales. La dernière en date est la BCE qui a relevé le taux de 50 pbs, jeudi 16 décembre dans l’après-midi, et ce pour la 6e fois consécutive. Désormais, les taux d’intérêt de la BCE se situent dans une fourchette comprise entre 3% et 3,75%. Il faut dire, comme le jugent les équipes de CDG capital, que «les signes de surchauffe économique, avec des taux de chômage historiquement bas, pourraient motiver un retour vers un rythme plus restrictif».

Sur le plan national, «la persistance des dérapages inflationnistes, alimentaires et non alimentaires, impactant aussi bien la composante globale que sous-jacente, laissant présager ainsi une durabilité de l’inflation en liaison, notamment, avec la poursuite du processus de la transmission de la hausse des prix des biens échangeables vers les biens non échangeables», relève CDG Capital.

Même son de cloche chez BKGR qui évoque «une inflation alarmante, principalement importée». Ceci étant, elle devrait, selon toute vraisemblance, rester contenue autour des 4% en 2023. Autre élément militant en faveur de la hausse pour les analystes de CDG Capital, c’est «la forte reprise des crédits en dépit de la réaction partielle des taux débiteurs face à la hausse de 100 pbs du taux directeur et la poursuite de l’accélération de la masse monétaire». Enfin, ils évoquent «les perspectives favorables de la croissance économique en 2023, compte tenu principalement du bon déroulement de la saison agricole 2022/2023».

Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO


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