Maroc

Stratégie intégrée des jeunes. L’État veut restaurer la confiance

La commission interministérielle chargée d’élaborer la stratégie intégrée des jeunes a finalisé sa vision. Celle-ci cible plus de 34% de la population. L’implémentation d’un nouveau modèle de gouvernance et l’action des collectivités territoriales forment l’ossature de la nouvelle approche.

Les demandes de la jeunesse marocaine évoluant continuellement, l’État propose un «remodelage » régulier de son offre. C’est ce qui ressort des grandes lignes de la nouvelle initiative intégrée qui a été finalisée. L’implication des collectivités territoriales et le recours aux contrats pour agréger les programmes destinés à plus de 11 millions de jeunes de 15 à 40 ans sont les deux piliers de la politique intégrée projetée. Présentée par le ministre de la Jeunesse et des sports, Rachid Talbi Alami, lors du dernier Conseil de gouvernement, la convergence des 17 départements ministériels disposant de programmes conçus pour les jeunes reste primordiale, ainsi que cela ressort des nouvelles orientations préconisées par le gouvernement. Il faut dire que l’amélioration du niveau de déconcentration ainsi que la régionalisation du budget du ministère figure parmi les principaux objectifs et forme un segment crucial de l’action du ministère au double niveau régional et local. Les chiffres montrent que ce taux est passé de 85% en 2017 à 90% en 2018. Il devra permettre aux services extérieurs du ministère de conclure des contrats précisant les montants qui leurs sont transférés dans le cadre de la politique de déconcentration. Entre 2019 et 2020, ce taux devra évoluer à 95%, selon les estimations du gouvernement. Pour le second pilier, qui porte sur la contractualisation, les accords de partenariat ayant été conclus au cours de l’année 2018 sont au nombre de 24, contre 2 seulement enregistrés en 2017, chose qui témoigne de la prise de conscience de l’importance de ce mode pour la bonne gouvernance. Durant les deux prochaines années, le département de la Jeunesse s’attend à ce que 36 conventions de partenariat soient conclues pour accélérer la cadence de réalisation des projets.

Ce qu’il faut retenir
Lors de la présentation des axes de la stratégie à l’issue du Conseil de gouvernement, le porte-parole du gouvernement a listé les domaines de la formation, l’accès aux services de base ainsi que la santé en tant que principaux objectifs, parallèlement à la mise en place de mécanismes favorisant l’éclosion d’une opinion publique des jeunes. Il s’agit essentiellement de mode d’écoute et d’expression de leur avis à travers un meilleur encadrement aux niveaux national et territorial. La commission interministérielle ayant travaillé sur le projet de stratégie ambitionne aussi de tracer un cadre clair qui détermine les responsabilités de chaque intervenant. Pour dépasser les craintes liées à la non-exécution des projets d’infrastructure, ce sont les acteurs locaux qui seront impliqués via des contrats afin d’accélérer le processus de mise en oeuvre des stratégies. D’un autre côté, les préoccupations des jeunes doivent être prises en compte dans les budgets et programmes des collectivités locales. Les collectivités préparent aussi bien des plans communaux de développement que les Initiatives locales de développement humain dans le cadre de l’INDH. Ainsi, la composante jeunesse doit être prise en considération. De ce fait, les collectivités locales sont appelées à impliquer les jeunes eux-mêmes sur tout le territoire national à travers leurs mouvements associatifs, les conseils locaux des jeunes et les organisations de la société civile. Les dysfonctionnements liés à la gouvernance compliquent l’intégration des jeunes, du moment que la dimension «jeunesse» demeure dispersée et continue à se heurter à des difficultés liées au manque de cohérence. Concernant la nouvelle stratégie, il s’agit donc de mettre en place un nouveau cadre pour les politiques dédiées aux jeunes afin d’orienter les interventions vers des objectifs communs.


Vers l’implémentation d’un nouveau modèle de gouvernance
La proposition d’une nouvelle architecture des interventions vise avant tout à dépasser l’addition des actions sectorielles et les initiatives en silo, et d’impulser une politique transversale coordonnée. L’implémentation de ce mode de gouvernance se focalise sur les services publics rendus aux jeunes, durant toutes les étapes de la vie scolaire et estudiantine, la santé et l’emploi. Elle est assortie de la conception d’une approche plus efficace qui apporte les correctifs nécessaires aux mesures déjà préconisées. À ce souci de réajustement du système de gouvernance s’ajoutent «le respect des droits, la reddition des comptes et l’évaluation des actions entreprises», selon les nouvelles orientations de la politique intégrée.



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