Maroc

Stratégie agricole : le stress hydrique retarde la «Génération green»

Après le Plan Maroc vert, la stratégie Génération green 2020-2030 était censée prendre le relais pour consolider le développement et la modernisation de l’agriculture marocaine. Mais quatre ans après son lancement, cette stratégie peine à se concrétiser, en raison du stress hydrique.

«Énormément de choses ont été prévues dans la Stratégie Génération green, sauf que là, il y a un frein qui est relatif au climat. Cela a vraiment changé la donne.» Ces morts sont du président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (COMADER), Rachid Benali.

Ce constat en dit long sur les débuts extrêmement difficiles de cette nouvelle stratégie agricole qui a pris le relais du Plan Maroc vert depuis février 2020. Plus de quatre ans après son lancement, Génération green peine à s’imposer. Pire, pour le gouvernement et les professionnels, il s’agit même de sauver ce qui peut encore l’être, des réalisations du Plan Maroc Vert. Cela ne veut aucunement dire que Génération green n’est pas  une bonne feuille de route, mais  c’est tout simplement que l’eau, principal déterminant de l’agriculture, fait défaut.

110 MMDH sur dix ans
«Nul ne sait si ces impacts climatiques sont ponctuels ou si cela va s’installer dans la durée. Nous en sommes déjà à la 6e année de sècheresse, avec des températures extrêmes. Est-ce nous vivons un changement radical du climat ou est-ce que c’est passager ? Là est toute la question», continue de s’interroger le président de la COMADER.

En tout cas, lors du SIAM de l’année dernière, également intervenu dans un contexte de très forte sécheresse, le gouvernement s’était résigné à mettre la main à la poche, en signant de nouveaux contrats-programmes avec 19 filières agricoles, pour un montant de 110 MMDH sur dix ans.

Cette opération de secours d’urgence avait pour objectif de sauver ce secteur vital de l’économie, qui représente pas moins de 13% du PIB national. Sauf que s’agissant de la mise en œuvre de ces contrats-programmes, le président de la COMADER émet un constat assez inquiétant.

«L’exécution des contrats-programmes signés l’année dernière avec le gouvernement est sur la bonne voie, mais c’est surtout dans les zones qui ne souffrent pas d’un déficit d’eau considérable. Ailleurs, ce n’est pas le cas. Et malheureusement, dans la plupart des régions, ce manque d’eau plombe la bonne exécution des contrats-programmes», constate amèrement Benali.

Techniques résilientes
Malgré tout, selon la COMADER, les professionnels gardent toujours espoir. Ils continuent d’investir en dépit des contraintes liées à l’eau. «Des contraintes majeures sont devant nous : la rareté de l’eau, les coupures d’eau dans des bassins de production, etc. Et ce sont des blocages contre lesquels nous ne pouvons rien», estiment certains producteurs agricoles.

D’ailleurs, lors de cette 16e édition du SIAM, l’accent sera mis sur les moyens de développer une agriculture résiliente. De nombreux échanges d’expérience sont ainsi au menu avec des pays qui ont réussi à venir à bout de leur environnement aride pour faire prospérer une agriculture florissante.

Pour le Maroc, c’est un défi de taille à réussir, surtout que même la nappe phréatique commence à être sérieusement éprouvée, si elle ne l’est déjà, dans des régions agricoles comme le Souss-Massa.

Génération green 2020-2030 : consolider les acquis du Plan Maroc vert

La stratégie Génération green 2020-2030 a été conçue et élaborée pour la mise en œuvre de plans stratégiques sectoriels de nouvelle génération. Cette nouvelle vision pour le secteur agricole s’inscrit en convergence avec les autres chantiers structurants.

Il s’agit du Programme national d’approvisionnement en eau potable et irrigation, du Programme intégré d’appui et de financement des entreprises, ou encore de la feuille de route pour le développement de la formation professionnelle. Des complémentarités ont pu être décelées et des synergies sont à libérer.

Génération green 2020-2030 vient consolider un ensemble d’acquis du Plan Maroc vert qui a réalisé des résultats remarquables en termes de croissance et de durabilité du secteur agricole. Ce dernier a fait l’objet d’une évaluation minutieuse réalisée avec la contribution active des interprofessions agricoles et des chambres d’agriculture régionales.

L’examen des acquis depuis 2008, que ce soit au niveau des filières, des régions ou des chantiers transverses, a permis d’identifier les axes d’amélioration et les nouveaux défis à relever, de manière à franchir un nouveau palier dans le développement agricole.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO



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