Maroc

Stationnement: en colère, le maire de Fès passe à l’offensive

À Fès, les protestations contre la SDL en charge de la gestion des parkings continuent. Le maire de la ville accuse les protestataires de vouloir s’accaparer la «rente» que procurent les parkings pour leurs intérêts personnels et promet de poursuivre en justice les dirigeants de ce mouvement ainsi que les gardiens hors-la-loi.

Depuis 2015, les réclamations pleuvent sur le service de stationnement de la ville de Fès. Ces doléances ont été formulées par les gardiens de parkings, à cause de la surexploitation des bénéficiaires des contrats d’exploitation des espaces de stationnements, et aussi par les habitants à cause des agressions et du mauvais comportement des gardiens. C’est donc pour organiser ce service autrement que le Conseil communal a opté pour la création d’une SDL en charge de la gestion des espaces de stationnement. Depuis sa création, la SDL a procédé au recensement des bénéficiaires des lots dédiés aux stationnements. Il faut savoir que, dans l’arrondissement d’Agdal (centre-ville), huit personnes exploitent les grands sites, ce qui montre que le secteur subit un certain monopole. La plupart de ces contrats ont été signés en juin 2015, juste avant l’arrivée du Conseil d’El Azami et pour une durée moyenne de trois ans. La marge de manœuvre est donc assez restreinte pour les responsables. Suite à un diagnostic réalisé par les autorités locales sur l’État des parkings de la ville, il s’avère que seuls 10% des parkings de Fès sont sous contrat avec la Commune, le reste est exploité de manière illégale. 90% de ces contrats sont concentrés dans l’arrondissement d’Agdal. Plus encore, depuis près de trois ans, la commune n’a reçu aucune recette de ce service.

Des manifestations contre la SDL
Dans ce topo, les propriétaires de voitures se sont trouvés confrontés à un double paiement, à savoir celui des anciens gardiens qui occupent les rues et celui de la SDL, dont la prestation est jugée trop chère. Un mouvement de boycott unissant plus de 38.000 personnes a vu le jour sur les réseaux sociaux et les manifestations se succèdent pour l’annulation de la SDL. Le maire de la ville, Driss El Azami El Idrissi, accuse les protestataires de vouloir s’accaparer la rente que procurent ces parkings pour leurs intérêts personnels. Pour lui, «les prestataires sont principalement composés de gardiens et d’intermédiaires qui s’agitent contre la volonté de la majorité des habitants». El Azami promet de poursuivre en justice les dirigeants de l’association «Boycott Fès-Parking» et les gardiens hors-la-loi qui exploitent les espaces de stationnement. De leur côté, les protestataires estiment que le fait d’accorder ce service à une SDL porte un coup dur aux gardiens de voitures. Ces derniers sont aujourd’hui organisés au sein d’une association, mais refusent d’être associés à la SDL.

Ce qu’apporte la SDL
Selon les clauses du Cahier de prescriptions spéciales relatif à la prestation de la SDL, il est stipulé que la société investisse, dans un premier temps, une enveloppe de 74 MDH dans la construction d’un parking de deux étages en sous-sol au niveau de la place de Florence, au centre-ville, avec une capacité de 500 voitures. La société a également pour mission de mener toutes les études techniques et de fournir les documents administratifs nécessaires pour la réalisation de ce projet dans un délai qui ne dépasse pas 10 mois après la date de signature du contrat, outre une période de deux mois pour le lancement effectif des travaux. La Commune exige également un montant de 6 MDH, qui sera encaissé annuellement. Cette somme sera révisée chaque année sur la base des augmentations des prix des tickets et des espaces exploités par la société. Il faut noter qu’en prenant compte des expériences des autres villes à l’échelle nationale et internationale, la commune de Fès a décidé de ne pas opter pour les sabots comme «mesure de sanction» à l’égard des automobilistes. La SDL compte opter pour une technologie de pointe et mettre en place un système de RFID (Radio Fréquence Identification) et d’NFC (Communication en champ proche). Ces deux systèmes permettront aux automobilistes de charger à l’avance leurs cartes magnétiques de stationnement qui seront consommées de manière instantanée (par secondes) à hauteur de 2 DH/heure. 

Mehdi Idrissi / Les Inspirations Éco



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