Sidi Harazem. Un site touristique en quête de renouveau

Le parc touristique de Sidi Harazem a toujours été géré de manière anarchique. Chaque mètre carré de la station est géré illégalement par des groupes d’individus qui louent les emplacements aux visiteurs. Investisseurs et élus font face à d’énormes difficultés, et le conseil déploie des efforts considérables afin de venir à bout de cette situation déplorable. Un projet de mise à niveau de ce parc, d’un montant de 23 MDH, a été élaboré par la commune en 2019. Mais il est toujours en suspens !

Le parc touristique de Sidi Harazem est, depuis longtemps, un site dont le potentiel demeure insuffisamment exploité. Malgré son riche patrimoine historique et naturel, il peine à attirer les visiteurs et à prospérer en raison de divers obstacles, notamment la gestion illégale des espaces par des groupes informels.

Cette situation préoccupante a engendré des difficultés tant pour les investisseurs que pour les élus locaux qui aspirent à revitaliser ce joyau touristique. Dans le but de remédier à cette situation, la commune de Sidi Harazem a entrepris une démarche ambitieuse. Une consultation architecturale a été initiée, mettant en avant le respect absolu de l’espace naturel et la préservation de l’harmonie entre l’homme et la nature.

Un projet de mise à niveau du parc, d’un montant de 23 millions de dirhams (MDH), a été élaboré, mais il est en veille depuis 2019 ! Cette initiative vise à redonner vie au site et à en faire une destination attrayante pour les visiteurs.

Des obstacles sur le parcours

Cependant, la concrétisation de ce projet s’est heurtée à bien des obstacles. Un autre projet, porté par la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), visant la restauration des lieux historiques de Sidi Harazem, a pris du retard. Selon les responsables de la commune, « la CDG s’oppose à toute initiative de mise à niveau avant que le projet de restauration ne soit lancé ».

Cette divergence des priorités a retardé la réalisation du projet de mise à niveau du parc touristique. Le projet de restauration, porté par la CDG, a été initié en 2017 grâce aux efforts de l’architecte Aziza Chaouni. Cette dernière a réussi à convaincre les propriétaires du site de soumettre leur projet dans le cadre du programme de soutien « Keeping It Modern » de la fondation Getty, dédié à la conservation des projets architecturaux modernes.

Le projet a été retenu et s’est vu attribuer une subvention de 150.000 dollars par la fondation américaine. Cette subvention devait financer les études de réhabilitation de la station thermale, marquant ainsi un pas vers la revalorisation de l’histoire et de l’architecture du site.

Construction ou remplacement de 190 kiosques

Le projet de mise à niveau du parc touristique de Sidi Harazem, porté par la commune, comprend plusieurs volets. La construction ou le remplacement de 190 kiosques, répartis en deux zones, sera réalisé, dans le respect de normes esthétiques et environnementales strictes.

La conception sobre des charpentes métalliques démontables et des matériaux légers permettra une intégration harmonieuse avec l’environnement naturel. Les éléments de construction, notamment les kiosques et les cafés, seront fabriqués en bois noble répondant aux normes de durabilité et d’étanchéité.

Ce choix mettra en avant la simplicité et la sobriété de l’architecture, tout en préservant l’intégrité visuelle du bois. De plus, des aménagements spécifiques, tels que des aires de jeux pour enfants, des espaces minéraux et des cafés, ainsi qu’une piste cyclable et des fontaines d’animation, contribueront à moderniser le site et à attirer un public varié.

Renaissance architecturale et culturelle

L’histoire de Sidi Harazem est profondément liée à l’architecte Jean-François Zevaco qui a conçu ce complexe thermal. L’architecture du site, qualifiée de brutaliste, se distingue par l’utilisation audacieuse du béton, les formes géométriques saisissantes et les jeux d’ombres et de lumières.

Un partenariat entre la Fondation CDG, HRM et la Fondation Getty vise à faire renaître la station thermale en créant un parcours chronologique mettant en lumière l’histoire, le présent et l’avenir de l’oasis, ainsi que sa richesse architecturale, humaine et naturelle.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO