Sidi Harazem : la culture pour ressusciter la station thermale
L’objectif est de sensibiliser, à travers une résidence d’artistes, le grand public, la presse et les décideurs au fort potentiel du patrimoine architectural moderne du site afin d’en assurer sa protection. La résidence aura aussi pour but d’activer le site et sa région à travers des manifestations et des projets culturels s’inscrivant dans le long terme et qui impliquent la population locale.
Fleuron patrimonial depuis sa création, entre 1959 et 1975, par Jean-François Zevaco, la station thermale de Sidi Harazem cherche à renouer avec son faste d’antan. Erigé sur 14,5 hectares, nichés entre oasis et collines arides, ce site mobilise actuellement l’intérêt d’un groupe d’acteurs culturels qui entendent bien lui redonner vie, en y organisant une résidence d’artistes. L’objectif, est-il expliqué, est de «sensibiliser le grand public, la presse et les décideurs au fort potentiel du patrimoine architectural moderne du site afin d’en assurer sa protection». La résidence aura aussi pour but d’activer le site et sa région à travers des manifestations et des projets culturels s’inscrivant dans le long terme et qui impliquent la population locale, ajoutent les initiateurs de cette action que sont Hamza Slaoui et Aziz Chaouni. Comment ce site en est-il arrivé là? Selon ce groupe d’artistes, la station thermale considérée dans le passé comme haut-lieu de villégiature, est peu à peut tombé en désuétude «suite à la fermeture de nombres de ces programmes et à l’ajout de nouvelles piscines et de marches informels, construits à la va-vite, sans considération pour l’architecture de Zevaco».
Aujourd’hui, grâce au fonds Getty Keeping It Modem reçu en 2017, une étude de réhabilitation de la station thermale a pu être menée par Aziza Chaouni et son équipe en collaboration avec les propriétaires des lieux, la CDG et la municipalité de Fès.
Néanmoins, et d’ici à ce que les premiers coups de pioche soient initiés dans le cadre des travaux de réhabilitation, ce site est quasi à l’abandon. «Il risque de ne jamais voir le jour si son patrimoine architectural n’est point valorisé», alertent ces artistes. C’est ainsi que la résidence artistique prévue s’articulera sous forme d’évènements ponctuels, de production d’objets de design fabriqués avec la population localement, et de parcours artistiques regroupant les œuvres d’artistes jalonnées à travers la station thermale.
Sami Nemli / Les Inspirations Éco