Maroc

Sécheresse : vers un nouveau plan d’urgence agricole ?

Le gouvernement continue d’intervenir pour soutenir les producteurs agricoles en adoptant des actions d’urgence. Celles-ci permettront, selon les professionnels du secteur agricole, de soutenir la production nationale et de contenir l’inflation des produits alimentaires. 

La sécheresse fait très mal à l’agriculture. En plus de la baisse de la production dans plusieurs filières, l’État est obligé d’intervenir pour venir en aide aux opérateurs concernés. Lors de la dernière réunion tenue jeudi dernier avec les représentants et acteurs du secteur agricole, il a été décidé de prendre de nouvelles mesures en faveur des producteurs nationaux.

Apparemment, ni le gouvernement ni les professionnels eux-mêmes ne veulent trop communiquer sur le montant de la nouvelle intervention étatique, mais dans un premier temps, une information relayée par la MAP et en provenance des services de la primature, faisait état d’une enveloppe de plus de sept milliards de dirhams (MMDH).

Ce montant vient s’ajouter à d’autres gestes du gouvernement, surtout après la signature, en mai 2023, d’un ensemble de 19 contrats -programmes de nouvelle génération en faveur du développement et de la modernisation des filières de production agricole. Il y était mentionné que ce soutien relevait de la mise en œuvre de la stratégie Génération Green, d’un coût total de plus de 110 MMDH sur 10 années, dont plus de 42 MMDH, sous forme de contribution de l’État dans le cadre du Fonds de développement agricole.

Toutefois, il est évident que la sécheresse a accéléré l’action de l’État, à l’heure où une bonne partie des acquis du Plan Maroc Vert se voient menacés dans plusieurs filières.

Baisse des prix
L’élevage et les viandes rouges font partie des filières qui souffrent le plus. Il est ainsi question de recourir à nouveaux aux importations. Certains produits agricoles qui flambent actuellement, à l’image de l’huile d’olive, vont à nouveau pouvoir massivement venir de l’extérieur, mais sans pour autant constituer un danger pour la production nationale.

«Ces mesures susceptibles de contribuer à la baisse des prix des produits agricoles, portent sur la protection du patrimoine animalier et sa reconstitution, ainsi que sur le renforcement de la résilience du secteur agricole face à un contexte mondial défavorable marqué par les changements climatiques et la rareté des ressources hydriques», fait-on savoir du côté des services du Chef du gouvernement.

Campagne agricole 2024-2025
D’ailleurs, à ce propos, selon le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Mohamed Sadiki, les périmètres irrigués à l’échelle nationale sont passés de 1,8 million d’hectares à moins de 400.000. Actuellement, les ressources en eau destinées à l’irrigation ne dépassent pas 700 millions de mètres cubes, contre 3,5 à 4 milliards en saison normale. Quant au niveau de retenues des barrages, il demeure toujours bas, autour de 30%.

Toutefois, la campagne agricole 2024-2025 est source d’espoir, en raison de l’arrivée plutôt précoce de la pluie, par rapport aux cinq années précédentes, au cours desquelles les prix alimentaires ont connu une flambée historique. D’ailleurs, le gouvernement espère réussir à contenir l’inflation grâce à ses nouvelles mesures, qui devraient, selon lui, se matérialiser par une baisse des prix sur les marchés.

Mohamed Sadiki
Ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts

 

«Parmi les mesures présentées, figurent la réduction des coûts de production et l’ouverture des marchés à l’importation des produits agricoles. Ces initiatives seront mises en œuvre de manière adaptée afin de protéger les produits locaux, particulièrement le cheptel national, tout en œuvrant pour sa reconstitution en vue de faire baisser les prix pour les consommateurs et les agriculteurs».

Rachid Benali
Président de la Confédération marocaine pour l’agriculture et le développement rural (COMADER)

 

«La réunion que nous avons tenue en avril 2023 a abouti à des mesures concrètes ayant contribué à la baisse des prix de nombreux produits agricoles, malgré l’augmentation des prix à l’échelle mondiale. Nous espérons que les mesures prises cette fois-ci encore vont permettre de réduire cette hausse. Nous espérons surtout que la campagne agricole sera pluvieuse, car l’eau n’est plus disponible pour une bonne production agricole».

Habib Bentaleb
Président de la Fédération des chambres d’agriculture du Maroc

 

«La réunion a porté sur les moyens et mesures nécessaires pour assurer un approvisionnement régulier, diversifié et abordable des marchés nationaux en produits agricoles, qu’il s’agisse de légumes, de fruits ou de produits d’origine animale».

Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO


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