Sécheresse : le renfort des capacités de surveillance s’imposent
Le projet MENAdrought s’aligne sur le contexte marocain de la sécheresse, et évalue la capacité à faire un suivi opérationnel de ce fléau. De concert, ces approches soutiennent le suivi thématique de la sécheresse et la production de rapports pour les principaux types de cultures, en mettant l’accent sur les systèmes agricoles pluviaux, y compris les céréales et les terres de parcours.
Pour mieux appréhender la problématique de la sécheresse, le département de l’Agriculture a fait appel à MENAdrought, un projet de recherche appliquée et de soutien technique dont l’objectif est d’aider les pays demandeurs à renforcer leur autonomie dans la gestion des impacts de la sécheresse sur la sécurité de l’eau et de l’alimentation afin de limiter les pertes sociales et économiques.
Le risque sécheresse
Ainsi, la production de données par le biais de systèmes d’alerte précoce a constitué la première étape de l’étude. Avec le département de stratégies et de statistiques l’IWMI (Institut international de gestion de l’eau), les équipes ont mis en œuvre les approches de gestion des risques de la sécheresse notamment sur le cycle de l’eau, ainsi que les systèmes fiables pour effectuer un suivi. Par la suite, l’équipe du projet a élaboré une proposition pour une deuxième phase.
«Nous considérons ce travail particulièrement pertinent et important pour le Maroc aujourd’hui, étant donné le contexte international de l’augmentation rapide des prix des denrées alimentaires, des produits agricoles et des risques associés à la sécurité alimentaire», dixit MENAdrought.
Toutefois, les parties prenantes marocaines ont identifié une série de besoins pour améliorer la surveillance et la gestion de la sécheresse en relation avec les cadres législatifs. Dans ce sens, le rapport suggère plusieurs opportunités potentielles de recherche pour le développement qui s’appuient sur les réalisations techniques de MENAdrought. Il s’agit principalement d’étendre les efforts de MENAdrought à ce jour dans les composantes techniques et de planification de la sécheresse du projet. Les améliorations de l’eCDI (indice de sécheresse) à court terme se concentreront sur l’amélioration de la modélisation ainsi que sur la mise en place de réseaux de soutien et de mécanismes d’engagement des parties prenantes. Les possibilités de recherche se concentrent sur les outils de cartographie des types de cultures et de prévision de la sécheresse spécifiques au secteur.
Ces outils concernent en particulier la production agricole et le ruissellement pluvial. Comme recommandations, le projet préconise la collaboration avec des organisations internationales pour mener un travail conjoint sur l’eau et la sécurité alimentaire. Il s’avère également primordial de développer des systèmes opérationnels de surveillance et de prévision de l’eau et de la sécurité alimentaire et mettre en œuvre des systèmes interactifs d’aide à la décision et des tableaux de bord pour les acteurs financiers.
«Les systèmes pourraient être utilisés de manière coordonnée par plusieurs ministères pour atteindre les objectifs des rapports sur les contributions déterminées au niveau national présentés aux Nations unies sur les changements climatiques», souligne le rapport.
Chose qui nécessite un engagement à long terme pour soutenir les agences gouvernementales clés et les institutions émergentes de gestion de la sécheresse qui supervisent les actions de préparation, d’atténuation et de réponse à la sécheresse.
Mécanisme de gestion
L’agriculture est une composante essentielle de l’économie marocaine puisqu’elle contribue directement à environ 14-20% du PIB et à 40% de l’emploi. Pendant les années sèches, la disponibilité de l’eau peut tomber au-dessous du seuil absolu de rareté de l’eau des Nations Unies, qui est de 500 m3 par an et par habitant, et les apports aux réservoirs peuvent être inférieurs à 30 % d’une année moyenne.
Les mécanismes de gestion de la sécheresse au Maroc ont inclus des interventions après l’impact, des programmes d’atténuation du phénomène et le développement de politiques et de plans de préparation. Il est également mentionné que le gouvernement entreprend une série d’interventions d’adaptation à court terme, notamment au profit des sous-secteurs, tels que l’élevage, et de l’agriculture pluviale et irriguée, ainsi que des interventions sur l’approvisionnement en eau des municipalités et sur les marchés financiers et du travail. Il reste cependant des possibilités d’améliorer l’adaptation par le développement du capital humain et social, en particulier par l’éducation, les connaissances techniques et la formation ainsi que par l’optimisation des liens tout au long des chaînes de valeur agricoles.
Maryam Ouazani / Les Inspirations ÉCO