Santé : enfin l’inauguration pour le CHU de Tanger !
Le Centre hospitalier universitaire (CHU) de la Région Tanger-Tétouan-Al Hoceima devrait être inauguré le vendredi 28 avril. Un véritable ouf de soulagement pour les populations du Nord du Maroc qui attendaient impatiemment son entrée en service.
«Le CHU de Tanger est prêt depuis longtemps, mais on attendait juste une inauguration par le Roi afin de procéder à son entrée en service». C’est ce que nous confiait, il y a quelques semaines, une source médicale, interrogée à ce sujet. Désormais, l’ouverture officielle de cet hôpital ultramoderne devrait être effective. Selon nos informations, il devrait être inauguré par le Roi Mohammed VI le vendredi 28 avril. À noter que la cérémonie avait initialement été programmée le jeudi 27 avril avant d’être décalée au lendemain. D’ailleurs, depuis quelques jours, d’intenses travaux de réfections et d’embellissement de la voirie ont été activés dans la capitale du Détroit, en prélude à cet important événement.
Nouveau directeur
Un événement précédé, il y a tout juste un mois, par la nomination, en Conseil de gouvernement, du nouveau directeur de ce CHU, en la personne de Mohamed Akouri. Pour rappel, ce poste était précédemment occupé par M’hamed Harif.
Cette nouvelle nomination avait été considérée comme un signe avant-coureur de l’imminence de l’ouverture de cet établissement, majestueusement implanté au sud-ouest de Tanger, près de l’autoroute qui mène vers Rabat. Il faut dire que le feuilleton relatif à l’ouverture de ce CHU a duré longtemps ! En novembre dernier, Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé, avait pourtant promis, devant le Parlement, que cette structure hospitalière tant attendue allait ouvrir ses portes avant la fin de l’année 2022, mais il n’en a rien été.
771 lits
C’est en septembre 2015 que le Roi Mohammed VI a lancé les travaux de construction de ce CHU. Il est édifié sur une superficie de 23 ha (89.072 m2 couverts), à proximité de l’hôpital d’oncologie et de la faculté de médecine. Le CHU devrait disposer d’une capacité litière de 771 lits et d’un plateau technique de dernière génération. Il vise – au-delà de la formation, avec la faculté de médecine – à prodiguer des soins de 3e niveau et des services médicaux de qualité aux habitants. L’établissement dispose déjà du personnel médical, infirmier, administratif et technique. Les populations du Nord espèrent en tout cas qu’il renforcera, de façon qualitative, l’offre de santé publique de la région, à l’heure où l’hôpital Mohammed V semble dépassé et noyé par le développement urbanistique de la ville.
Grandes structures
En attendant, l’offre de santé continue de se développer, notamment dans le secteur privé, avec l’ouverture, en moins de deux ans, de trois grandes structures hospitalières privées, à savoir la Clinique internationale de Tanger, l’Hôpital privé de Tanger (groupe Akdital), et la clinique Le Grand Tanger. Ces trois établissements permettent surtout de répondre à la très forte demande des entreprises tangéroises, en quête de structures décentes pour prendre en charge les soins de leurs personnels. «L’installation de grandes structures hospitalières à Tanger répond à un réel besoin de la ville. Ces investissements permettent de répondre à ce besoin qui est très palpable. Elle s’explique aussi en raison du prestige de la ville et de la place qu’elle occupe dans le Nord et sur le plan national», commente, pour «Les Inspirations Éco», Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en systèmes et politiques de santé, basé à Larache.
Besoins
Malgré tout, il y a toujours, dans cette région, un manque de personnel médical (médecins, infirmiers, biologistes…), de lits et de centres hospitaliers. En fait, les besoins de la région sont importants, toutes spécialités confondues, une situation similaire à ce que l’on peut constater dans la plupart des autres régions du pays. Le principal défi pour la population est de parvenir à éviter aux patients d’être obligés de se déplacer à Rabat ou Casablanca pour être soignés. Si Tanger n’échappe donc pas à la règle, c’est toute la région du Nord qui souffre de ces carences, car elle ne fait pas partie du Top 3 des régions du Royaume les mieux dotées sur le plan médical.
Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO