Prothésistes dentaires : La profession veut mettre fin à l’anarchie
Les prothésistes dentaires attendent la promulgation de la loi encadrant les professions paramédicales. Celle-ci est censée mettre un peu d’ordre au sein de la profession.
Le syndicat national des prothésistes dentaires (SNPD) tient son tout premier congrès national du 29 avril au 1er mai à Marrakech. «En dehors des évènements organisés par les dentistes, c’est la première fois que nous nous retrouvons ensemble dans un évènement dédié exclusivement à la profession», souligne Youssef Boualam, président du SNPD. Au programme de cette rencontre figurent des débats scientifiques sous forme de conférences et d’ateliers animés par des experts venus d’horizons divers et représentant plusieurs pays (France, Allemagne, Italie, etc). Bénéficiant de l’appui d’une banque de la place, le rendez-vous de Marrakech auquel prennent part les fournisseurs des matériaux entrant dans la fabrication des prothèses, se veut d’abord un lieu de partage et d’échange d’expériences autour des dernières trouvailles technologiques dans le domaine. L’occasion également de soulever la question des risques qui menacent la sécurité des citoyens, en lien avec les mauvaises pratiques constatées suite à l’intrusion dans le marché de certains fabricants non autorisés.
Pratiques douteuses
Créé en 2012, le Syndicat national des prothésistes dentaires compte plus de 300 professionnels éparpillés sur l’ensemble des régions. Ses fondateurs font de l’assainissement du secteur leur cheval de bataille. Face à l’anarchie ambiante, ils veulent unifier les rangs et défendre les intérêts des prothésistes professionnels en faisant entendre leur voix auprès des autorités. «Nous avons sollicité les responsables au ministère de la Santé afin de mettre en place un dispositif légal encadrant notre métier et ainsi fermer la porte à tous ceux qui s’incrustent dans le métier sans avoir les qualifications nécessaires. Ceux-là mêmes qui, par leurs pratiques douteuses, nuisent à la santé des gens et aux prothésistes ayant suivi une formation couronnée par un diplôme reconnu, et qui exercent le métier de cette manière en toute légalité, sans dépasser les limites de leur spécialité», poursuit Boualam. À l’instar d’autres métiers, les membres du SNPD attendent avec impatience la promulgation de la loi 45-13 encadrant les professions paramédicales. Encore à l’étude au niveau du Parlement, ce projet de loi exige des pratiquants trois années d’études après un bac obligatoirement scientifique.
Par ailleurs, le SNPD plaide pour la mise en place d’un ordre national habilité à délivrer des licences aux nouveaux diplômés. Outre le déploiement d’un dispositif de formation continue, cette instance est appelée également à contrôler les laboratoires en exercice et à infliger des sanctions disciplinaires en cas d’infraction. Il s’agit enfin de mener des actions de sensibilisation auprès des citoyens les incitant à faire preuve de plus de vigilance et à ne traiter qu’avec les professionnels diplômés et reconnus par les autorités.