Maroc

Protection sociale. Un traitement de choc s’impose

Le diagnostic autour des dysfonctionnements du système actuel de protection sociale est partagé. Il faudra désormais s’atteler à la restructuration du secteur. Le gouvernement est appelé à prendre en considération les recommandations des institutions nationales dans l’élaboration de la nouvelle vision.

La mise en place d’un système unifié et intégré de la protection sociale s’impose. Il est en effet grand temps de mettre fin aux multiples dysfonctionnements qui émaillent le secteur et privent des millions de citoyens de protection sociale, comme ce qui a été encore une fois souligné lors du forum parlementaire de la justice sociale organisé hier par la Chambre des conseillers. Le gouvernement qui a affiché son intention de s’attaquer à cette question est appelé à accélérer le rythme de la mise en œuvre de la réforme.

La nouvelle vision gouvernementale est en cours d’élaboration à la lumière des recommandations des assises de la protection sociale qui ont été tenues en novembre dernier. L’objectif étant d’assurer la convergence tant escompté entre tous les programmes à caractère social. Il est urgent de pallier le manque d’intégration dans l’élaboration des politiques qui limite l’impact de l’efficacité et l’efficience du système de protection sociale. Le système actuel est marqué par un manque d’intégration au niveau programmatique avec un nombre pléthoriques d’initiatives de protection sociale ainsi qu’un manque d’intégration au niveau institutionnel avec environ 50 organismes intervenant dans ce domaine. Aussi, l’environnement institutionnel est-il très complexe. Quelque 139 programmes sociaux sont recensés, selon El Othmani qui estime que le besoin se fait sentir de s’atteler à l’harmonisation de tous les efforts. L’enjeu est d’élaborer une vision commune et unifiée entre tous les acteurs avec des objectifs clairs et une bonne répartition des tâches et des responsabilités. À cela s’ajoute la nécessité d’améliorer le ciblage, un élément fondamental dans le futur système de protection.

Le gouvernement compte ainsi sur la mise en place du registre social unifié et la création de l’Agence nationale des registres. Cette entité permettra de mettre en place des mécanismes de ciblage efficaces et de dépasser ainsi les multiples couacs qui déteignent sur l’efficacité des programmes sociaux comme le RAMED dont 10 à 15% des bénéficiaires ne remplissent pas les critères requis. Le système sera prêt dans un an à un an et demi d’après le chef de l’Exécutif. Dans l’attente de la mise en œuvre de la réforme, le gouvernement se penche sur les programmes existants comme la généralisation de Tayssir dans le milieu rural pour le primaire et dans les milieux rural et urbain pour l’enseignement collégial. Un autre dossier de la plus haute importance est en cours d’examen : la réforme globale du système de retraite. 

L’étude a été déjà lancée sous la supervision du ministère de l’Économie et des finances ainsi que d’autres départements. Bientôt la commission spéciale chargée des retraites devrait se réunir pour examiner cette question. En tout cas, le chef de gouvernement semble déterminé à faire sortir cette réforme qui va certainement susciter des débats animés. L’Exécutif est appelé à prendre en considération les recommandations des institutions nationales sur ce dossier en vue de renforcer la protection sociale et la généraliser.

À cet égard, le Conseil économique, social et environnemental plaide, entre autres, pour l’unification des régimes de prévoyance sociale en matière de pension de retraite et l’instauration d’un revenu minimum vieillesse équivalent au seuil de pauvreté au bénéfice des personnes dépourvues d’une pension de retraite. Le nouveau président du CESE, Ahmed Reda Chami, n’y va pas avec le dos de la cuillère, rappelant que 60% de la population active ne bénéficie pas du système de retraite et que 46% sont privés de la protection sociale. Une situation qui nécessite l’accélération de la cadence et la prise en considération de ce volet important dans le nouveau modèle de développement, comme le précise la présidente du Conseil national des droits de l’homme, Amina Bouayach. 



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