Producteurs de fruits : Une association panafricaine voit le jour
Plusieurs producteurs et exportateurs africains de fruits se regroupent et créent Afruibana, première association panafricaine de défense de leurs intérêts.
Afruibana, association de producteurs et d’exportateurs de fruits du Cameroun, de Côte d’Ivoire et du Ghana, a été officiellement lancée mercredi 19 juillet à Bruxelles. Afruibana se définit comme une plateforme ouverte qui a pour vocation de rassembler les intérêts de la filière fruiticole en Afrique. À Bruxelles, elle devient donc la représentation permanente d’une communauté de producteurs et d’exportateurs de fruits du Cameroun, de Côte d’Ivoire et du Ghana. Elle mettra tout en œuvre pour favoriser la compétitivité et l’exportation des fruits à destination des pays de l’Union européenne (UE). L’association sera également une interface entre les producteurs du secteur et les différentes institutions européennes afin de faciliter les programmes de financement et d’aide à destination des producteurs de fruits africains. Elle a enfin un rôle de représentation et de plaidoyer pour faire valoir la qualité et l’importance des filières agro-industrielles sur le continent africain, tant sur le plan économique que social et environnemental.
Favoriser le commerce
«L’Union européenne représente le principal débouché de la banane africaine, pour des raisons avant tout de proximité géographique et historique», explique Joseph Owona Kono, président d’Afruibana. En Côte d’Ivoire et au Cameroun, le secteur agricole représente environ 60% de l’économie agricole de ces deux pays. Il s’agit là de l’une des premières sources d’emplois et de revenus pour la majorité des populations rurales. C’est pourquoi Afruibana a un rôle essentiel pour renforcer nos liens avec les instances européennes, favoriser le commerce entre l’Afrique et l’Europe, promouvoir le développement socio-économique et ainsi contribuer à lutter contre les mouvements migratoires. «Plusieurs échéances au niveau européen revêtent une importance stratégique pour les producteurs africains. C’est donc le rôle d’Afruibana de faire connaître aux décideurs européens l’intérêt du maintien et du développement du secteur agricole africain, non seulement pour continuer d’exporter une banane de qualité, mais aussi pour le développement de l’économie de nos pays en favorisant l’emploi rural mais aussi l’agriculture familiale», explique Jean-Marie Kacou Gervais, vice-président d’Afruibana.
Sommet UE-Afrique
Plusieurs rendez-vous importants vont occuper l’agenda institutionnel d’Afruibana dans les prochains mois, comme le Sommet UE-Afrique d’Abidjan fin novembre 2017, avec l’adoption d’une nouvelle feuille de route pour les relations entre les deux entités, la préparation de l’Accord post-Cotonou à partir de janvier 2018, ou encore les clauses de rendez-vous entre l’UE et les producteurs latino-américains au cours du premier trimestre 2018.
Carte de visite
Afruibana est une association de droit camerounais dont le siège est à Douala, et qui bénéficie d’une représentation à Bruxelles auprès des instances institutionnelles européennes. Afruibana est née du regroupement de plusieurs associations de producteurs et exportateurs de fruits de Côte d’Ivoire, du Cameroun et du Ghana. Il s’agit notamment de l’Association bananière du Cameroun (Assobacam) ou encore de l’Organisation des producteurs-exportateurs de bananes, d’ananas, de mangues et autres fruits de Côte d’Ivoire (Obamci). L’association représente et souhaite porter la voix des producteurs de fruits africains auprès des institutions internationales dans le cadre de la négociation des échanges bilatéraux et multilatéraux. En Côte d’Ivoire et au Cameroun, la filière de la banane emploie plus de 15.000 personnes, ce qui représente dans chacun des pays près de 50.000 emplois indirects. Les deux pays ont produit près de 600.000 tonnes de bananes en 2016.