Maroc

Pharma 5 : crise, vaccins, Afrique… Myriam Lahlou-Filali dit tout

À l’instar du laboratoire pharmaceutique Sothema, Pharma 5 est en lice pour la fabrication de vaccins anti-Covid au Maroc. Myriam Lahlou-Filali, directrice générale de Pharma 5, analyse la faisabilité de ce projet. La dirigeante revient aussi sur l’impact de la crise sur les ventes.

Décidément, aucun secteur d’activité n’a été épargné par la crise de la Covid-19 ! Même les groupes pharmaceutiques, que l’on croyait plutôt favorisés par la crise, ont supporté leur lot de déconvenues. Au sein du groupe Pharma 5, la filière ayant le plus souffert de la crise est celle de la parapharmacie. Dans ce segment, «les ventes sont en chute libre, car ne portant pas sur des produits de première nécessité», explique Myriam Lahlou Filali, directrice générale de Pharma 5. Avant tout, rappelons que le groupe Pharma 5 est très diversifié et regroupe une grande partie des métiers de la santé : industrie pharmaceutique, dispositifs médicaux, parapharmacie et distribution. La filière industrie pharmaceutique (Pharma 5 et Pharmed) a, elle aussi, souffert en termes de ventes. Toutefois, selon la dirigeante, l’impact de la crise est relativement modéré par rapport à la parapharmacie. En revanche, le groupe a dû faire preuve d’une grande résilience face aux tensions exogènes induites notamment en matière de coûts afin d’être en mesure d’assurer la disponibilité des médicaments pour les Marocains.

«Les tensions d’approvisionnement ont engendré une flambée des prix d’achat des matières premières, ainsi qu’une flambée des coûts de transport due aux fermetures des frontières», explique Myriam Lahlou Filali.

Le groupe a aussi dû faire face à de nouveaux coûts induits pour assurer la sécurité de ses collaborateurs afin de garantir la continuité de l’activité : masques, gels hydroalcooliques, renforcement du transport personnel pour respecter la distanciation sociale, par exemple. Enfin, les grossisteries du groupe ont subi le même impact sur les ventes que l’industrie pharmaceutique. Notons que l’Afrique subsaharienne est pratiquement la seule région avec laquelle la balance commerciale du Maroc a été excédentaire en 2020. Le groupe a-t-il pu en tirer profit d’autant plus que, des années avant la survenue de la crise, il avait amorcé son internationalisation vers la Côte d’Ivoire. Qu’en est-il aujourd’hui ? Que deviennent les filiales africaines ? «La crise de la Covid-19 a malheureusement ralenti le développement de notre filiale africaine. Nous avions déjà rencontré quelques aléas au début du projet, ce qui nous a quelque peu retardés.

Aujourd’hui, le «clos couvert», c’est-à-dire l’ensemble des éléments assurant l’étanchéité à l’eau et à l’air d’un bâtiment, est quasiment terminé. Il reste maintenant la partie purement pharmaceutique (utilités, aménagement des locaux, etc.) à mettre en place. Ce sont ces réalisations que nous avons dû reporter à cause de la pandémie de la Covid-19 », explique la dirigeante, qui estime être au tiers le taux d’avancement du projet. Située dans la zone franche de Bassam près d’Abidjan, cette usine construite sur un site d’une superficie de 1,5 ha devait démarrer ses activités en 2019. Aujourd’hui, les travaux de construction de la filiale n’avancent malheureusement pas au rythme souhaité pour des raisons exogènes. Néanmoins, le groupe reste mobilisé et confiant en l’avenir.

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Modeste Kouamé / Les Inspirations Éco



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