Pénurie d’eau : les robinets à sec à Agadir
Alors que l’unité mutualisée de dessalement de l’eau de mer est à l’arrêt depuis huit jours pour des travaux de maintenance, une panne est survenue au niveau de l’infrastructure de distribution du réseau de l’ONEE-Branche eau. Elle concerne notamment la principale canalisation acheminant l’eau potable du barrage Moulay Abdellah, à Tamri, vers la ville d’Agadir. Plusieurs quartiers ont ainsi été privés d’eau le week-end dernier.
Une fin de semaine sans eau pour la plupart des quartiers relevant du Grand Agadir. Une nouvelle fois, plusieurs localités de la ville ont été privées d’eau, les samedi et dimanche dernier. À l’origine de cette situation – qui intervient dans un contexte où l’unité mutualisée de dessalement de l’eau de mer est à l’arrêt durant huit jours pour des travaux de maintenance -, une panne survenue au niveau de l’infrastructure de distribution du réseau de l’ONEE-Branche eau. Elle concerne notamment la principale canalisation conduisant l’eau potable au départ du barrage Moulay Abdellah à Tamri vers la ville d’Agadir au niveau du quartier Hassania relevant de la localité d’Anza, au nord de la ville.
De ce fait, l’eau potable a cessé de couler des robinets surtout dans les quartiers résidentiels connus par leur densité de population et des immeubles de grande hauteur. Actuellement, le système d’approvisionnement en eau potable est revenu à son fonctionnement normal après les coupures prolongées et les perturbations constatées. Cependant, force est de constater que cette défaillance dans l’approvisionnement d’Agadir en eau n’est pas la première.
Des incidents à répétition
En effet, plusieurs incidents similaires sont signalées régulièrement, ce qui entraîne des fuites et pertes d’eau potable au niveau de cette canalisation de production appartenant à l’ONEE-Branche eau. Des incidents qui ont un impact néfaste sur l’approvisionnement en attendant le rétablissement de la situation par les équipes techniques pour rétablir l’alimentation en eau potable.
Du côté des habitants, on déplore l’absence d’une communication de crise durant cette période de la part des acteurs concernés, puisque la coupure a été opérée sans information préalable, ce qui a obligé sles résidents des quartiers concernés à recourir au ravitaillement en bouteilles d’eau potables et à d’autres alternatives tels que les puits pour l’irrigation des espaces verts, ou encore les hamams.
Pour rappel, le contrat de gestion du service de distribution d’eau potable, d’électricité et d’assainissement de la région Souss-Massa – entre le Groupement des collectivités territoriales (GCT) Souss-Massa distribution et la Société régionale multiservices Souss-Massa (SRM-SM) – est entré en vigueur le 15 octobre 2024. Mais son exécution a été perturbée par l’arrêt – durant huit jours, à partir de mardi dernier – de cette unité de dessalement de l’eau de mer, destinée à la production d’eau potable et d’irrigation.
Arrêt de l’unité de dessalement : un déficit de 14% à gérer
Cet arrêt est dû à la réalisation des travaux de maintenance de l’unité mutualisée de dessalement, mise en service le 30 juin 2022. Selon la SRM-SM, la production sera partiellement assurée par la Branche Eau de l’ONEE pendant cette période. Toutefois, la défaillance de la canalisation au nord d’Agadir a compliqué la situation en entrainant une coupure d’eau prolongée durant deux jours en plus du déficit à gérer durant cette période.
Dans le détail, cette production, qui sera assurée par l’ONEE/Branche Eau, représente environ 86% des besoins en eau à la distribution, soit un déficit de 14% qui a été probablement amplifié par cette panne de canalisation. Cet arrêt de l’unité de dessalement fait suite à la réunion du Comité régional de l’eau tenue dernièrement.
Pour gérer ce déficit, la SRM-SM procédera à des ajustements de la distribution en agissant chaque jour sur les pressions en tête des secteurs des réseaux de la distribution, et ce, entre 21h et 6h, chaque jour. Ainsi, des perturbations d’alimentation, voire des coupures d’eau, seront constatées au niveau des points hauts dans les préfectures d’Agadir Ida-Outanane et Inzegane Aït-Melloul.
Seront surtout concernés les quartiers des villes d’Inzegane, Dcheira, Aït Melloul, notamment à Hay Hassani, Assaiss Inzegane, les Amicales Inzegane, Jorf, Tarrast , Rmel, Jihadia – Dcheira Haut er de Fadesa, Tassgla notamment la zone des immeubles, Argana et Tissir, Al Maghreb Arabi, Touhmou, Barmat, Aït Said, Agdal, Laqliaa et Tamsia.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO