«Nous voulons que cette torche soit le symbole du développement durable et des COP»

Ayoub Makhloufi, Fondateur et président de l’Association marocaine d’intelligence et d’affaires publiques ( MIPAI)
Et de deux pour MIPAI. Après Marrakech, l’équipe de Franco-marocains conduite par Ayoub Makhloufi a réussi à exposer la torche qu’ils souhaitent voir devenir le symbole du développement durable et des COP à Bonn. Cette trouvaille écologique et connectée réserve bien des surprises! Lesquelles? Réponses.
Les Inspirations ÉCO : Comment vous est venue l’idée de créer une flamme COP, à l’image de celle olympique ?
Ayoub Makhloufi : L’idée ne vient pas que de moi: nous sommes plusieurs à y avoir pensé et à l’avoir traduite, notamment lors de la transition entre la COP 21 et la COP 22. En tant que Franco-marocains vivant en France, nous nous sommes dit que nous avions une chance inouïe de vivre deux COP à domicile, à Paris et à Marrakech, et il fallait à tout prix saisir cette opportunité. L’idée était de penser à un projet à haute valeur de communication et à haute valeur ajoutée qui permette à des jeunes comme nous d’avoir une bonne visibilité, parce que les jeunes ne sont pas très écoutés aujourd’hui. On s’est donc dit qu’on allait transposer le business model de la flamme olympique, qui transcende les foules -les gens courent derrière elle pour promouvoir le sport- au développement durable et plus particulièrement à la COP.
Votre modèle est donc différent. En quoi et pourquoi ?
En effet, nous avons créé une torche photovoltaïque, intelligente et connectée -et donc écologique- afin de promouvoir les questions liées à l’environnement, notamment en faisant la transition entre les deux pays organisateurs de la COP. Lors de la première édition, c’est-à-dire entre la COP21 et la COP22, nous avons mobilisé sept (7) véhicules électriques et 24 personnes actives dans le développement durable. Et cette année, marquant la deuxième édition, nous avons réalisé dix jours durant un trajet avec 17 voitures électriques, comprenant dix événements organisés avec notamment les régions, l’Union pour la Méditerranée (UpM) et le siège des Nations Unies à Genève, où nous avons rassemblé le directeur de l’ONU à Genève, le responsable Environnement du Canton de Genève ainsi que le fondateur de SolarImpulse, à Paris puis à Bruxelles. Ensuite, arrivés à Bonn, nous avons procédé à l’ouverture de la COP 23 avec Salaheddine Mezouar, président de la COP 22, et le président de la COP 23 des Îles Fidji.
Au-delà de sa symbolique et de sa spécificité écologique, quelles sont les autres caractéristiques de cette torche ?
Notre objectif, c’est que cette torche détienne toutes les informations liées au développement durable. Notre mission est de l’adapter à tous types de profils: des enfants aux experts en passant par les candides, afin de leur apporter des informations sur toutes les questions liées à l’environnement de manière ludique. Cette torche parle aujourd’hui deux langues, l’anglais et le français, et l’objectif in fine est qu’elle devienne le symbole du développement durable et des COP.
Pour le moment, vous n’êtes visible que lors des mois durant lesquels ont lieu les COP. Comment entretenez-vous votre visibilité les onze autres mois de l’année ?
Aujourd’hui, nous utilisons beaucoup les réseaux sociaux, notre site Internet et les interventions publiques. S’agissant des animations pour sensibiliser le public, nous avons organisé plusieurs événements au Maroc, qui assurait la présidence de la COP22. Nous avons fait pas mal d’interventions dans les universités, lycées, collèges, et dans les événements liés à l’environnement comme Pollutech, SolarExpo, etc. notamment pour sensibiliser les jeunes et les moins jeunes. Et dans ce cadre, nous avons l’objectif de créer une application Android et Apple afin d’être dans les poches de tous les citoyens de la planète via leur téléphone portable. Cette application leur permettra notamment d’interagir en direct avec la torche.
Comment ?
Cette application va en fait permettre d’accéder à plusieurs outils. Le premier outil est celui dédié à l’information et à la sensibilisation. On y retrouvera toutes les informations liées au développement durable. À ce propos, nous sommes actuellement en discussion avec l’UNESCO et les Nations Unies pour récupérer cette base de données. Le second outil sera dédié au green business, c’est-à-dire que nous y mettrons en interaction tous les projets liés au développement durable. Il s’agira par exemple de mettre en contact le détenteur d’une bonne pratique liée au traitement de l’eau avec une institution marocaine à la recherche de ce type de solutions, ou encore de vulgariser des lignes de financement d’institutions financières dans le domaine du développement durable. Enfin, le dernier outil de cette torche sera dédié à la vulgarisation de l’écologie et des questions qui lui sont liées.