«Notre secret, en un mot: le monitoring»
Les Inspirations ÉCO : Résidences Dar Saada a toujours affiché une bonne santé. Quel est votre secret alors que le secteur est en difficulté?
Amine Guennoun : Notre secret, en un mot -même si nous n’avons rien inventé- est le monitoring. En fait, la difficulté et la particularité de notre activité réside dans le fait que nous ayons des cycles de trois à quatre ans. Autrement dit, un projet met trois ans pour aboutir. La difficulté est de savoir juxtaposer plusieurs projets tout en ayant une maîtrise de cycles différents sur le long terme. Nous avons toujours réussi à sortir les autorisations à temps. Nous avons, aussi, toujours réussi à travailler sur nos projets en termes de commercialisation à temps, et j’espère que nous continuerons à y parvenir. Après, comme pour nos confrères, puisque cela est une problématique sectorielle, il y a lieu de souligner qu’un accident (décalage de livraison et donc de génération de chiffre d’affaires) n’est jamais exclu, et cela fait partie des risques du métier. Enfin, pour Résidences Dar Saada, la sélection de nos projets a aussi contribué à l’amélioration de nos performances.
Commercialisez-vous le stock existant dans son intégralité avant d’entamer un nouveau projet?
Nous ne commercialisons pas l’existant dans son intégralité, mais en grande partie. Par ailleurs, et pour précision, certains encours de stocks ne sont commercialisés qu’après livraison et font donc naturellement partie des stocks de produits finis.
Quelle lecture faites-vous de la situation du marché de manière globale?
Le secteur a connu une croissance très importante pendant quelques années. Par conséquent, il vit actuellement une consolidation, ce qui se traduit par une forte contraction au niveau de l’offre. Cette contraction reste saine puisque le marché va pouvoir préparer une nouvelle génération de croissance et servir une demande naturellement forte. En effet, le besoin en logements ne s’est jamais fait autant ressentir que depuis 2 à 3 ans, ce qui devrait également être le cas pour les 10 prochaines années, et ce, pour des questions d’évolution démographique et de tendances d’urbanisation. Pour illustrer ce constat, la population qui est le plus en demande de logements neufs (30/45 ans) totalisait 7 millions d’habitants sur les 10 dernières années. Sur les 10 prochaines années, ce total s’élèvera à 9 millions d’habitants. La seule vraie contrainte qui pèsera finalement sur la demande sera le niveau de création d’emplois, en particulier sur les 5 prochaines années.
Par analogie avec le marché boursier, le secteur est-il en phase de correction avant de rebondir?
Je ne sais pas si le marché boursier est une vraie base de comparaison, mais pour ce qui est du secteur immobilier, c’est tout-à-fait le cas.
Avec le projet Ocean Palm, vous signez un repositionnement sur le standing supérieur. Comment celui-ci se passe-t-il?
Pour le moment, tout se passe très bien. Le projet Ocean Palm est le premier de nos projets sous la marque Palm Immobilier, spécialisée dans le standing supérieur. En termes de commercialisation, c’est un franc succès. Pour la première tranche, nous sommes déjà à 75% de vente, et nous nous apprêtons à en lancer une deuxième. Il faut savoir que nous avons toujours été présents sur le moyen standing; Palm Immobilier signe l’avènement de notre positionnement spécifique sur ce segment à long terme.
Quelles sont vos attentes quant à ce segment?
Comme je l’ai souligné, nous sommes guidés par la demande que nous ciblons et qui comprend plusieurs catégories de revenus (hors haut standing et luxe). En fait, nous allons là où notre demande exige que nous soyons, et nous adaptons notre produit à la demande. Ce premier projet Ocean Palm, dédié à ce segment, répond parfaitement à cette logique, et nous en sommes ressortis au final avec une offre très innovante pour la zone de Dar Bouazza, proposant un rapport qualité-prix unique dans la région.
Quelles sont vos attentes vis-à-vis du prochain gouvernement?
Quelle que soit la constitution du futur gouvernement, je lui souhaite beaucoup de succès, surtout pour générer de la croissance économique et de l’emploi. En effet, nous estimons que la demande structurelle en logements existe. Maintenant, il faut que cette demande soit de plus en plus qualifiée, c’est-à-dire qu’elle soit composée de jeunes employés qui soient en âge d’acheter et de consommer. Ceci aurait un impact positif sur toute la macroéconomie marocaine, et pas uniquement sur le secteur de l’immobilier.
Ne serait-il pas, plutôt, du ressort des banques de relâcher la manne du financement des acquisitions de logement?
Au contraire, les banques jouent le jeu. Aujourd’hui, quand on a un projet à livrer et un certain nombre de clients à financer, les banques nous accompagnent. Effectivement, il y a un an et demi à deux ans, il y avait une «contraction» de la volonté des banques d’accompagner le financement des clients le temps pour elles de consolider une très forte croissance sur les crédite immobiliers enregistrés durant les années antérieures. Actuellement, nous ne vivons plus cette situation avec les banques. Elles sont plutôt volontaires et nous accompagnent.
Comment appréhendez-vous vos performances à fin 2016?
J’espère que nous serons en ligne avec notre budget, comme à notre habitude, sinon nous le dépasserons.