Maroc

Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain : Ave César !

Le Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain présente une exposition monographique exceptionnelle dédiée à l’œuvre de l’artiste César Baldaccini, dit César, un des plus grands artistes sculpteurs du XXe siècle. Il s’agit de la première exposition d’une telle envergure consacrée à cet artiste en Afrique et dans le monde arabe. 

Impossible de passer à côté du pouce de César à Rabat ! S’il vous échappe, les passants, qui ne peuvent s’empêcher de prendre des photos et les enfants qui posent des questions à leurs parents, capteront votre attention   Une sculpture monumentale de six mètres installée à l’extérieur du MMVI à l’occasion de l’exposition: «César, une histoire méditerranéenne». Le pouce de César donne le ton au travail de César Baldaccini, exposé jusqu’au 14 mars prochain. Né en 1921 à Marseille, de parents italiens d’origine toscane, César était un véritable personnage méditerranéen. Bien qu’installé à Paris jusqu’à sa disparition en 1998, il appartient viscéralement à ce sud, dont il avait le physique latin. L’exposition organisée par le MMVI s’articule autour d’œuvres majeures de l’artiste et propose une immersion dans son art à travers le prisme de cette identité méditerranéenne, sans laquelle César ne serait pas César.

Le parcours, non pas rétrospectif, est structuré par de grands thèmes transversaux. Chaque thème s’attache à illustrer l’importance de la relation entre la matière et l’imagination dans l’œuvre de César, une relation dynamique et mouvante jalonnée de rencontres donnant lieu à autant de coups de génie. Au-delà de la présentation de l’œuvre de l’artiste, l’exposition aborde de manière pédagogique le contexte dans lequel il s’inscrit et pourquoi il fut un tel pilier dans l’histoire de l’art du XXe siècle. Le commissariat de l’exposition est assuré par Stéphanie Busuttil-Janssen1, présidente de la Fondation César, à travers un partenariat noué par la Fondation nationale des musées pour le MMVI. La scénographie est conçue par l’Atelier Hubert le Gall.

En 1965, le galeriste parisien Claude Bernard invite César à participer à l’exposition : «La main de Rodin à Picasso». Par hasard, l’artiste découvre à cette même période l’usage du pantographe à trois dimensions, qui permet d’agrandir un objet tout en respectant ses proportions. De cette rencontre va naître la série dite des empreintes, qui consiste à agrandir des fragments d’anatomie : le poing, la main, le sein. Le Pouce, présenté en résine rose de 40cm chez Claude Bernard en 1965, puis en plâtre haut de 185 cm au Salon de mai, est la pièce fondatrice de cette série. C’est avec elle que César s’approprie la technique de l’agrandissement, au même titre qu’il s’est approprié la presse hydraulique à l’origine des compressions. Assembler, agrandir, compresser, épandre : César est d’un tempérament qui n’aura de cesse d’expérimenter avec les techniques et les outils lui permettant de dialoguer avec les matériaux. Présenté à l’extérieur du musée, Le Pouce évoque ainsi un des thèmes majeurs de l’exposition : «César, une histoire méditerranéenne». «De toute façon, je suis profondément latin et je reste très attaché à mon pays ; d’autant qu’il n’y a pas de différence entre un Marseillais et un Génois. Je suis de la figue.

Le figuier, c’est mon arbre avec l’olivier… Et l’arbre qui me fait rêver, c’est quand même le palmier, parce que le palmier, c’est l’Afrique. Un Méditerranéen aime bien penser à «l’autre côté», précise l’artiste, qui, tout au long de sa vie, n’a eu de cesse de rappeler sa formation classique. Après avoir suivi, aux Beaux-arts de Marseille, l’enseignement d’un certain Cornu, «praticien chez Rodin», il se passionne, aux Beaux-arts de Paris, pour les cours de Marcel Gimond consacrés à l’art égyptien, la sculpture romane ou les archaïques grecs.

Dans ses cours de sculpture, il aborde notamment le travail d’après modèle vivant. C’est donc tout naturellement que César se confronte au corps féminin, sujet classique par excellence. Faute de moyens, dès le début de sa carrière, César s’empare du seul matériau disponible : la ferraille. Il doit dans un premier temps se familiariser avec le métal, dompter cette matière nouvelle qui le fascine et affiner sa technique. Il se laisse guider par la force évocatrice de la ferraille, qui lui suggère becs, antennes, pattes, plumages… Au cœur de l’exposition, le visiteur est invité à contempler l’ensemble des œuvres qui l’entourent à travers le regard que César pouvait porter sur elles, c’est-à-dire à travers un regard s’attardant sur la matière et la technique. Une exposition qui est à découvrir jusqu’au 14 mars. 


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