Migration : Les propositions du Maroc à l’UA
Le roi Mohammed VI trace la feuille de route de la politique migratoire africaine. À l’occasion du 30e sommet de l’UA, le souverain, «Leader de l’Union africaine sur la question de la migration», a livré ses propositions. Dans un message lu par le chef de gouvernement, Saad Eddine El Othmani, le souverain annonce soumettre à l’instance panafricaine, un «Agenda africain pour la migration». Ce document contient deux recommandations principales : la création d’un Observatoire africain de la migration que le Maroc se propose d’abriter et la création d’un poste d’Envoyé spécial de l’UA chargé de la migration.
Deux mesures
Pour le roi Mohammed VI, le travail de l’Observatoire africain de la migration sera basé sur le triptyque «comprendre, anticiper et agir». Il aura pour mission de «développer l’observation et l’échange d’informations entre les pays africains, afin de favoriser une gestion maîtrisée des flux migratoires». Quant à l’Envoyé spécial de l’UA chargé de la migration, son action sera de «coordonner les politiques de l’UA dans ce domaine», lit-on dans le discours royal adressé à ses pairs africains. Plus globalement, note le souverain, l’Agenda africain pour la migration «peut instruire le processus d’élaboration du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières». À ce propos, poursuit le message royal, «le Maroc, qui abritera la conférence intergouvernementale d’adoption du Pacte mondial ainsi que le forum Global pour la migration et le développement en décembre 2018, s’engage à faire de ces rencontres multilatérales une tribune pour l’Afrique.
La migration, une solution
Dans son message, le souverain appelle à déconstruire, «un à un» les mythes associés à la migration : «Il n’y a pas de déferlante migratoire puisque les migrants ne représentent que 3,4% de la population mondiale», relaie le discours royal, lu par le chef de gouvernement. Aussi, il y est rappelé que la migration africaine est d’abord intra-africaine. Sur le plan mondial, la migration représente moins de 14% de la population. À l’échelle africaine, 4 migrants africains sur 5 restent dans le continent. De même, note le souverain, «la migration n’appauvrit pas les pays d’accueil puisque 85% des revenus des migrants restent dans ces pays». Enfin, le roi Mohammed VI insiste sur le fait que «la migration est un phénomène naturel qui constitue la solution et non pas le problème». Pour le «Leader de l’Union africaine sur la question de la migration», il est grand temps que tout le monde adopte «une perspective positive sur la question de la migration en mettant en avant la logique humaniste de responsabilité partagée et de solidarité».