Maroc

Migration : le nombre de migrants marocains hautement qualifiés en hausse

Le Maroc, avec sa longue histoire d’émigration, continue d’être un pays où les dynamiques migratoires jouent un rôle crucial dans la société. La Fondation européenne pour la formation (ETF), une agence de l’Union européenne, qui travaille en étroite collaboration avec le Maroc, offre une analyse détaillée de ces dynamiques.

Les derniers chiffres publiés par la Fondation européenne pour la formation confirment une fois de plus la part importante des Marocains installés à l’étranger. Au total, 8,6% des Marocains vivraient à l’étranger, un chiffre qui témoigne de l’importance de la diaspora marocaine à travers le monde. Historiquement, les migrants marocains avaient des niveaux de compétences faibles à moyens, mais cette tendance est en train de changer de manière significative.

Fuite de cerveaux importante
Le profil des migrants marocains révèle des aspects intéressants. Environ 27,1% des migrants n’ont aucune ou peu d’éducation primaire, tandis que 33,5% ont un diplôme de l’enseignement supérieur et 4,8% ont suivi une formation professionnelle.

Cette répartition souligne une tendance inquiétante de fuite des cerveaux, avec une proportion croissante de migrants hautement qualifiés quittant le pays. La migration marocaine est légèrement dominée par les hommes (52,3%), mais les femmes représentent une part importante (47,7%). Les hommes migrent principalement pour des raisons économiques, à la recherche d’un emploi, tandis que les femmes suivent souvent leurs époux ou cherchent de meilleures conditions de vie en milieu urbain.

Ce phénomène est illustré par l’augmentation constante du nombre de travailleurs migrants, passant de 53.000 en 2000 à 98.600 en 2019, selon les données de l’UNDESA. Les travailleurs migrants se dirigent principalement vers l’Union européenne, avec 70,7% en France et 24,4% en Espagne, mais une minorité choisit les Émirats Arabes Unis. Les raisons poussant les Marocains à quitter leur pays sont multiples, mais se concentrent principalement autour de deux facteurs majeurs. La majorité des migrants quittent le Maroc pour trouver de meilleures perspectives économiques.

En 2019, 47,4% des départs étaient motivés par des raisons liées à l’emploi, comme l’indique le rapport de l’ETF. Un nombre significatif de migrants partent également pour rejoindre des membres de leur famille déjà établis à l’étranger, facilitant ainsi leur intégration dans un nouvel environnement.

Le Maroc un pays d’accueil
Le phénomène de migration vers le Maroc est en augmentation, bien que le pays reste principalement un pays d’émigration. Les raisons de cette migration entrante incluent le changement climatique, les migrants de pays affectés par des conditions climatiques difficiles voient le Maroc comme une destination plus stable.

De plus, les pays d’Afrique de l’Ouest souffrent de faibles perspectives économiques, poussant leurs citoyens à chercher des opportunités au Maroc. L’ETF souligne que ces facteurs ont contribué à faire du Maroc un point de destination pour de nombreux migrants africains cherchant à échapper à la pauvreté et à l’instabilité.

Le Maroc a développé des politiques migratoires relativement robustes, se traduisant par plusieurs réalisations notables, indique l’agence européenne. Le cadre politique marocain en matière de migration est bien structuré, offrant des protections et des opportunités aux migrants. L’adoption d’une stratégie nationale d’immigration et d’asile montre l’engagement du Maroc à intégrer les immigrés dans sa société.

De plus, le pays met en œuvre des programmes pour attirer et retenir les talents marocains hautement qualifiés, atténuant ainsi l’impact de la fuite des cerveaux. Ces politiques incluent des initiatives visant à améliorer les conditions de vie et de travail des migrants, ainsi qu’à promouvoir leur intégration sociale et économique. Le rapport de l’ETF met également en lumière les défis auxquels le Maroc est confronté.

La gestion de la migration nécessite une coordination efficace entre les différentes parties prenantes, y compris les gouvernements, les organisations non gouvernementales et les communautés locales. Le Maroc doit également faire face à la complexité croissante des flux migratoires, qui incluent des migrants de divers horizons avec des besoins et des attentes variés.

Faiza Rhoul / Les Inspirations ÉCO



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