Maroc

Maroc-Corée du Sud : un partenariat sur de bons rails

La Corée du Sud a mis les bouchées doubles en vue de tenter de se placer en tête du peloton pour vendre son expertise et son matériel, dans le cadre du grand chantier ferroviaire marocain, chiffré à plusieurs milliards de dirhams. Face à une rude concurrence, les Coréens promeuvent un partenariat sur le long terme.

Le gouvernement sud-coréen intensifie ses efforts pour sécuriser un contrat majeur au Maroc, dans le cadre du projet ambitieux portant sur l’extension et la modernisation de son réseau ferroviaire. Le ministre sud-coréen des Transports, Park Sangwoo, s’est rendu au Maroc cette semaine pour renforcer les liens et promouvoir l’exportation de trains de conception coréenne, également connus sous le nom de K-rail.

Transfert technologique
Lors de sa visite, le ministre Park a rencontré Mohamed Abdeljalil, ministre marocain des Transports et de la Logistique ainsi que Mohamed Rabie Khlie, directeur général de l’Office national des chemins de fer (ONCF). Les discussions ont porté sur les moyens de renforcer la coopération bilatérale dans le domaine ferroviaire ainsi que sur la possibilité pour les entreprises sud-coréennes de participer activement au projet d’approvisionnement en véhicules ferroviaires au Maroc, estimé à 3,8 milliards de dollars.

Le ministre sud-coréen a souligné lors de son entretien avec son homologue marocain, qu’en cas d’achat de matériel roulant ferroviaire sud-coréen, «cela permettrait aux deux pays de se développer conjointement grâce à une coopération dans le secteur ferroviaire qui concernerait tous les niveaux, y compris des échanges de techniques d’exploitation et maintenance et la formation de spécialistes».

Pour sa part le ministre marocain, a salué «la participation des sociétés coréennes au projet ferroviaire marocain», tout en exprimant son «souhait de voir les deux pays renforcer leurs échanges technologiques».

La Chine et l’Espagne prennent de l’avance
Mais la concurrence est rude, admet aussi le ministère sud-coréen dans son communiqué. Parmi les sociétés intéressées, figurent les espagnols Talgo et CAF, le français Alstom, qui a déjà livré au Maroc des rames de train à grande vitesse, et le chinois CRRC, a indiqué le ministère. D’ailleurs, l’ONCF a récemment attribué le marché des prestations d’études d’Avant-projet sommaire de la liaison à grande vitesse Marrakech-Agadir au cabinet d’études Chinois CRDC (China railway design corporation).

«Cette attribution avait fait l’objet d’un appel d’offres ouvert international auquel ont participé plusieurs cabinets, parmi lesquels le bureau d’études chinois qui a été retenu, en raison de son offre mieux-disante», avait justifié l’ONCF après de fausses rumeurs sur l’attribution de la réalisation de la ligne à grande vitesse Marrakech-Agadir à une entreprise chinoise. Plus récemment, c’est le groupe espagnol Ineco qui a remporté le marché de l’assistance stratégique pour l’extension de la ligne à grande vitesse jusqu’à Marrakech.

Ce marché avait fait l’objet d’un appel d’offres lancé par l’ONCF en février dernier. Outre l’opérateur espagnol, étaient également en compétition les sociétés Egis Rail et Dar Al Handasah. Ce résultat était attendu, car l’offre d’Ineco (1,309 milliard de dirhams) était celle qui se rapprochait le plus du budget alloué au projet. La date limite pour soumettre les offres pour le contrat d’achat de véhicules est fixée au 9 juillet, et les attentes sont élevées alors que les entreprises du monde entier rivalisent pour obtenir une part du marché ferroviaire marocain en pleine expansion.

Parallèlement à cette visite, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, a reçu, à Casablanca, Lee Yong-bae, le PDG de Hyundai Rotem, entreprise fabriquant du matériel roulant ferroviaire et des armements. Cette réunion a permis de passer en revue les potentielles «pistes de collaboration» et de «consolider le partenariat» avec cet acteur majeur dans son domaine. Parmi les clients de Hyundai Rotem à l’international, on compte notamment l’Égypte, le Canada, la Tunisie, le Brésil, la Grèce ou encore la Turquie.

Faiza Rhoul / Les Inspirations ÉCO



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