Lutte contre la Covid-19 : plan de mobilisation en faveur des ménages vulnérables
La relance du capital humain est au centre du Plan de mobilisation des parties prenantes, récemment lancé par le gouvernement. Plusieurs composantes du programme convergent vers les actions mises en place depuis mars 2020.
La lutte nationale contre l’impact économique de la pandémie sur les catégories à faible revenu se renforce avec un nouveau Plan de mobilisation incluant plusieurs ministères, supervisé par le département des Finances. En tête des mesures projetées figure la prise en compte de l’avis des groupes vulnérables «pour comprendre leurs préoccupations et leurs besoins, avec un processus ciblé de concertation avec les groupes susceptibles d’être touchés», indique la feuille de route d’urgence qui a été adoptée. «Un plan de mobilisation des parties prenantes sera détaillé ultérieurement et actualisé durant la mise en œuvre du projet», ajoute la même source.
Les objectifs recherchés
Ce sont au total quatre composantes du Plan de mobilisation des parties prenantes (PMPP) qui seront mises en œuvre durant cette étape. Le gouvernement favorise les chefs de ménage opérant dans l’informel qui ont perdu leurs revenus, suite aux mesures restrictives arrêtées pour stopper la propagation de la pandémie. «Tous les transferts ont été réalisés, et une enquête sera menée avec l’assistance de la Banque mondiale auprès des bénéficiaires des transferts monétaires d’urgence, afin d’identifier leur impact sur le quotidien des bénéficiaires», indique le plan de mobilisation. Vient ensuite le soutien à la scolarisation des enfants, visant à financer en partie le programme Tayssir. Pour ce volet, «un décaissement est prévu lors de l’adoption d’un changement pour suspendre temporairement les conditions du programme Tayssir pour l’année scolaire 2020-2021», précise la feuille de route des parties engagées dans le PMPP. En plus de l’aspect financier, le processus de gestion des plaintes des bénéficiaires durant la pandémie de Covid-19 devra aussi être validé par le département de l’Éducation nationale. À souligner que le PMPP s’appuie surtout sur le cadrage institutionnel et technique du processus de la couverture sociale. Sur ce point important, l’Union européenne devra contribuer aux efforts de regroupement des programmes existant aux niveaux central et régional. Il s’agit notamment de «l’élaboration d’une feuille de route stratégique pour la généralisation des comptes bancaires et la digitalisation des paiements des aides sociales», souligne l’argumentaire du gouvernement. Le dernier axe d’intervention du PMPP s’articule autour des mesures d’urgence qui seront demandées à la Banque mondiale, essentiellement une réaffectation rapide des fonds du projet pour répondre efficacement à une crise qui pourrait avoir un impact social difficile sur les populations cibles.
Les contraintes à surmonter
Il est important de déterminer si les effets du projet pourraient affecter inégalement des individus ou des groupes défavorisés ou vulnérables qui, souvent, n’ont pas les moyens de faire entendre leurs préoccupations. Il est également important de veiller à ce que les actions de sensibilisation et de mobilisation des parties prenantes axées sur les individus ou groupes défavorisés ou vulnérables, en particulier celles liées aux maladies infectieuses et aux traitements médicaux, soient adaptées afin de prendre en compte les préoccupations des ménages ciblés. La rapidité avec laquelle ce projet a été préparé pour faire face à l’épidémie de Covid-19 dans le pays, associée aux restrictions de rassemblement public récemment imposées par les autorités nationales, «rend difficile l’élaboration d’un PMPP complet avant l’approbation du projet par la Banque mondiale», indique le rapport d’accompagnement du projet. Le PMPP initial a été préparé et diffusé avant l’évaluation du projet, et sera mis à jour périodiquement selon les besoins. La première révision est prévue après l’approbation du projet et devrait comporter plus de détails.
Younes Bennajah / Les Inspirations Éco
