Maroc

Loubna Rahmane : “Ces mesures visent à corriger les distorsions sur le marché domestique”

Loubna Rahmane
Directrice générale du cabinet Esytrad

Dans le cadre de la mise en place de droits antidumping définitifs sur les fours électriques turcs, Loubna Rahmane, directrice générale d’Esytrad, revient sur les mécanismes, les impacts et les garanties entourant cette décision.

Quels éléments de preuve ont été jugés déterminants pour établir l’existence de pratiques de dumping de la part des producteurs turcs ?
La concurrence déloyale a été déterminée en comparant les prix des produits sur le marché domestique turc avec ceux à l’exportation vers le Maroc. Par exemple, un four vendu à 100 euros en Turquie est exporté au Maroc à 80 euros. Cette distorsion des prix a été démontrée à travers des enquêtes rigoureuses conduites par les autorités publiques, qui ont validé une marge de dumping significative. L’objectif n’est pas de pénaliser les importations, mais de corriger une distorsion qui entrave une concurrence loyale sur le marché domestique.

Quels impacts cette mesure pourrait-elle avoir sur la compétitivité de l’industrie locale et l’emploi ?
Ces droits antidumping représentent un levier important pour rétablir un équilibre concurrentiel. Depuis l’application des mesures provisoires, nous avons constaté une amélioration tangible dans la rentabilité et l’employabilité des acteurs locaux. Les entreprises concernées ont pu recruter davantage et renforcer leurs capacités industrielles. C’est une preuve que ces mesures favorisent non seulement la préservation des emplois, mais également la souveraineté industrielle nationale, en permettant à nos usines de rester compétitives.

Cette mesure risque-t-elle de peser, in fine, sur le pouvoir d’achat des consommateurs ?
L’impact direct sur les prix pour le consommateur final reste limité. En réalité, les prix de vente sur le marché local ne changent pas significativement, car ils sont déjà alignés entre les produits locaux et importés. Cependant, les mesures protègent la filière dans son ensemble et garantissent la viabilité de la production locale. Mais il faut garder à l’esprit l’ordre des priorités. La préservation des emplois et des compétences industrielles doit primer, car sans une industrie forte, nous serions totalement dépendants des importations.

Ayoub Ibnoulfassih / Les Inspirations ÉCO



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