Leila Aïchi, une «macroniste» qui agace le Maroc
La liste des candidats du mouvement «La République en marche» risque de jeter un froid entre le Maroc et la France. Et pour cause: le cheval de bataille de Macron pour la 9e circonscription des Français de l’étranger, qui couvre l’Afrique du Nord et de l’Ouest, s’appelle Leila Aïchi. Alors que toute le monde pressentait M’jid El Guerrab, qui a quitté le PS pour rejoindre Macron, La République en marche mise sur Leila Aïchi, une des spécialistes de la transhumance politique. Ancienne sénatrice du groupe écologique (EELV), elle sera suspendue en 2015 après son soutien à la candidate de droite Valérie Pécresse.
Leila Aïchi récidive en 2016 en ralliant le MODEM. «J’adhère au projet politique et présidentiel de François Bayrou qui est de soutenir Alain Juppé» a-t-elle expliqué à l’AFP. Dotée d’un fort instinct de survie politique, elle rallie en mars dernier le mouvement En Marche!. «La méthode choisie par Emmanuel Macron est la bonne: ne pas diviser, ne pas chercher à monter les Français les uns contre les autres», peut-on lire dans une tribune publié dans le quotidien Le journal du dimanche et signée par Leila Aïchi et 10 députés centristes.
La brouille entre le Maroc et Leila Aïchi remonte déjà à 2013, quand elle invite des représentant du Polisario au Sénat et déclare ouvertement que la France se rallie automatiquement à la politique marocaine dans la gestion du dossier du Sahara. Des propos qui ont provoqué l’ire du groupe d’amitié France-Maroc au Sénat.
Alors qu’Emmanuel Macron a réalisé, au Maroc, un score de 92,22% au deuxième tour de l’élection présidentielle du 7 mai, son parti La République en marche propose une candidate qui agace et risque de dilapider le crédit dont bénéficie Macron au Maroc, au profit d’un candidat de la gauche ou la droite classique.