Maroc

Le Maroc gagne sept places au classement Doing Business, objectif Top 50

En gagnant sept rangs supplémentaires au classement Doing Business de cette année, le Maroc s’est fixé l’objectif d’intégrer le top 50 des économies mondiales les plus performantes avant 2021. Un objectif qui s’éloigne sous l’effet de la Covid-19.

Si loin, si proche. À ce jour, le Maroc se situe à trois points seulement du très fermé Top 50 des économies mondiales les plus performantes. Pourtant, le pari de la compétitivité n’est pas encore pleinement gagné. Le pays pourrait voir cette place tant convoitée lui filer entre les doigts. En effet, malgré les efforts importants qui ont été réalisés au cours des dernières années en matière de facilitation des affaires, les entreprises marocaines continuent de faire face à des obstacles qui les empêchent de se développer à la fois sur le marché domestique et à l’exportation, regrette le Centre marocain de conjoncture (CMC), dans une note spéciale portant sur la crise sanitaire. Mais ce n’est pas tout.

Un objectif compromis par la Covid-19
D’autres difficultés sont venues s’ajouter aux goulots qui étranglent l’économie nationale. Si jusqu’ici la préoccupation relative au climat des affaires a été focalisée sur les mécanismes permettant d’assurer la confiance des investisseurs, désormais, explique le CMC, «cette problématique se double, pandémie Covid-19 oblige, d’un tourment additionnel qui consiste à trouver les moyens de sauver le soldat ‘‘entreprise’’, fortement mutilé par la crise». En d’autres termes, l’objectif établi par le royaume d’accéder en 2021 au Top 50 du classement Doing Business peut-être compromis, «tant les incertitudes brouillent toute visibilité des perspectives de relance et de repositionnement des différents pays dans ce challenge». D’après les prévisions les plus alarmantes, le Maroc devrait connaître en 2020 sa pire récession depuis 1996, avec une contraction de plus de 5% de son PIB, du fait de la pandémie.

Tout n’est pas encore perdu
Et si le PIB mondial devrait diminuer de 4,5% cette année, avant de se redresser de 5% en 2021, une incertitude considérable entoure les perspectives. Mais tout n’est pas encore perdu, semble-t-il. Non seulement les concurrents du Maroc ne sont pas épargnés par la crise mondiale, liée à la Covid-19, mais aussi et surtout, le royaume n’est pas resté les bras croisés face aux dégâts de la conjoncture. En effet, devant l’attentisme imposé par le coronavirus aux investisseurs, la Commission nationale du climat des affaires s’évertue à identifier les recettes qui permettraient de surmonter l’engourdissement qui a affecté, à la fois, le pays et ses principaux partenaires. Pas de recette miracle, mais l’aspiration à vouloir assurer une reprise économique vertueuse repose, dans sa légitimité, sur la capitalisation des acquis, s’agissant particulièrement de la simplification et la dématérialisation des procédures administratives, dans une généralisation des échanges de données informatiques (EDI) et une validation du nouveau calendrier législatif et réglementaire, recommande-t-on. Dans cette course de rattrapage, figurent aussi d’autres axes prioritaires qui font l’objet de réformes, en particulier l’adaptation du Code du travail, des Centres régionaux d’investissement et la mise en place d’un système d’encouragement des innovations. À cela, il faut ajouter un appui décisif au programme de relance. Estimé à 120 milliards de DH, le financement de ce programme sera en partie assuré par le Fonds stratégique d’investissement, créé à l’occasion sous forme d’un compte d’affectation spécial visant en particulier le soutien au système de production et l’accompagnement des grands projets dans différents secteurs d’activité. L’apport du budget de l’État est fixé à 15 milliards de DH et sera complété par la mobilisation de ressources auprès des institutionnels et du secteur privé, à hauteur de 30 milliards de DH pour atteindre, au total, une enveloppe de 45 milliards DH. La particularité de ce fonds réside donc dans la possibilité de mobiliser des financements auprès des institutionnels et du secteur privé, et son succès dépendra de sa capacité à attirer un nombre important d’investisseurs dans les grands projets structurants. En gros, la levée de toutes les barrières citées en haut et qui étranglent encore l’économie nationale est nécessaire si le Maroc veut atteindre son objectif. «Ce but peut être atteint si la dynamique actuelle des réformes ne faiblit pas et si, par ailleurs, la levée des contraintes liées aux questions juridiques, celles de l’accès au financement surtout des Petites et moyennes entreprises, et la réduction de l’informalité sont résolues au cours des deux prochaines années», suggère le CMC.

Khadim Mbaye / Les Inspirations Éco


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