La STEP d’Anza étouffe sous la pollution
Le littoral d’Anza continue de subir les déversements polluants. Selon un rapport de l’association «Paysages», la sédimentation de rejets industriels, semblables au mastic, injectés dans le réseau d’assainissement par l’une des unités industrielles, a perturbé le fonctionnement de la station.
Le constat a été déjà établi et scandé même (www.leseco.ma), mais il vient une nouvelle fois d’être confirmé à propos de la zone industrielle d’Anza : tant que les unités générant les rejets liquides et solides ne sont pas dotées de leurs propres stations d’épuration pour la minoration des matières organiques, notamment le chlorure de sodium, le projet de traitement des eaux usées à Anza (STEP) ne peut pas faire de miracle.
En attendant cela, le littoral d’Anza continue de subir les déversements à l’état brut émanant des usines implantées non loin des zones d’habitation. Et cette fois-ci, ce sont d’autres matières, sous forme de sables cailloux (voir les photos) qui sont repérées, il y a quelques jours, par la société civile, au large de la plage d’Anza où les effets de la pollution sont plus visibles. Pourtant, le rivage où se trouvent également les empreintes des dinosaures est fréquenté par la population locale malgré l’interdiction de la baignade. Un rapport rendu public, hier lundi, par l’association «Paysages», qui s’intéresse à l’environnement à Agadir, note après une enquête sur le terrain avec les différents intervenants que la STEP d’Anza a reçu, il y a quelques jours, une quantité de rejets liquides industriels semblables au mastic (une sorte de pâte plastique) injectés dans le réseau d’assainissement par l’une des unités industrielles implantées de la zone industrielle d’Anza. «À cause de la sédimentation de ces effluents sous forme de boues à l’intérieur de la STEP d’Anza, le fonctionnement de la station a été perturbé, ce qui a poussé les techniciens à éjecter ces liquides à l’intérieur de la station à travers un estuaire provisoire pour soulager la pression qui a provoqué des dysfonctionnements au sein de la STEP», précise le rapport.
Par ailleurs, toutes les unités industrielles ont un rôle important à jouer dans la gestion des déchets industriels (liquides, gazeux ou solides), en conciliant justement leur développement économique avec les préoccupations environnementales, essentiellement à l’approche de la COP22, prévue en novembre à Marrakech. Aujourd’hui, malgré que la STEP ait mobilisé 400 MDH avec un émissaire en mer, la RAMSA n’est pas en mesure de traiter, à elle seule, les rejets ou les éjections liquides générés en quantités importantes dans le réseau d’assainissement et, par conséquent, à la STEP d’Anza.