Maroc

La Chine s’ouvre enfin aux investisseurs étrangers

La Chine va enfin élargir l’accès des entreprises étrangères à son secteur financier, autorisant ces dernières à prendre des participations majoritaires dans les banques, notamment. La réforme sera mise en place progressivement sur les trois prochaines années. Cette annonce intervient le dernier jour de la première visite de Donald Trump en Chine.

Le secteur financier chinois sera bientôt plus accessible aux investisseurs étrangers. La Chine s’est enfin décidée à autoriser les entreprises étrangères à prendre des participations majoritaires dans des banques, des sociétés de courtage ou de gestion d’actifs, ce qui met ainsi fin à des restrictions vivement critiquées par les partenaires de Pékin. Il faut dire que la réciprocité dans les échanges n’étaient pas évidente. En 2015, les entreprises étrangères avaient investi seulement 9,3 milliards d’euros, en baisse de 9% par rapport à 2014. Des chiffres qui contrastent avec les investissements chinois en Europe et qui s’élevaient – pour la même période- à 20 milliards, soit une hausse de 44%. De ce fait, les entreprises européennes, mais aussi américaines, ont tiré la sonnette d’alarme l’année dernière, accusant Pékin d’avoir rendu le marché chinois plus difficile d’accès. D’ailleurs, le secrétaire au Trésor américain, Steven Mnuchin, avait déclaré que les autorités de son pays pourraient même rompre leurs relations commerciales avec la Chine si la situation n’était pas réglée de sitôt.

Du coup, ces restrictions, qui étaient vivement condamnées par Washington et Bruxelles, seront levées progressivement, a annoncé vendredi le vice-ministre des Finances Zhu Guangyao, au lendemain d’un sommet entre le président américain Donald Trump et son homologue Xi Jinping, selon les médias d’État. Désormais, les firmes étrangères pourront contrôler jusqu’à 51% de coentreprises actives en Chine dans le courtage, les fonds de gestion ou les contrats à terme, contre une participation maximale de 49% actuellement. «Un plafond qui sera finalement supprimé d’ici trois ans», assure le ministre des Finances chinois. Aussi, les règlements qui empêchent actuellement des acteurs étrangers de posséder des participations majoritaires dans les banques seront supprimés. Le calendrier pour la mise en place de cette nouvelle disposition n’a pas été communiqué. Jusqu’à présent, il n’est pas permis qu’un établissement bancaire basé en Chine voit plus d’un quart de son capital entre les mains d’investisseurs étrangers.

Les grandes banques étrangères désireuses de développer leurs activités sur le gigantesque marché chinois étaient condamnées à ne jouer qu’un rôle très marginal dans le pays. Ces projets de réforme pourraient ainsi autoriser aux sociétés étrangères à contrôler leurs joint-ventures sur le territoire chinois. Les régulateurs chinois ont décidé l’année dernière d’ouvrir le marché monétaire du pays, autorisant ainsi les entreprises d’investissement en Chine à être détenues à 100% par des gestionnaires étrangers. Cette annonce intervient le dernier jour de la première visite de Donald Trump en Chine. Le président américain s’est néanmoins montré plus conciliant lors d’un sommet avec son homologue chinois, tout en appelant à établir des relations plus «équitables» entre les deux puissances. Cet plus grand accès au secteur financier chinois «représente une décision historique dans les progrès de la Chine dans l’ouverture de son économie», et cela montre que «la Chine et les États-Unis sont sur un mode de coopération dans le commerce et les affaires plutôt que dans la confrontation», soulignent certains analystes. Le régime chinois avait déjà commencé ces dernières années à ouvrir plus largement ses marchés financiers. Il avait lancé, en 2014 et 2016, deux plateformes de transaction connectant les Bourses de Shanghai et de Shenzhen, en Chine continentale, jusqu’alors fermée aux investisseurs extérieurs, à celle de Hong Kong, largement ouverte sur l’international. En juillet dernier, la Chine avait déverrouillé son gigantesque marché obligataire pour offrir aux investisseurs étrangers, via une autre plateforme connectée à Hong Kong, un large accès à la dette libellée en yuan .



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