Maroc

L’ONSSA dément «sans convaincre»

L’Office national chargé de la sécurité alimentaire des consommateurs (ONSSA) dément les informations selon lesquelles des lots de thé impropres à la consommation ont récemment fait l’objet d’une suspension à l’importation. Un démenti caduc selon l’Association de défense des droits du consommateur (Uniconso) qui constate, par ailleurs, un énorme déficit de contrôle sur les produits alimentaires au Maroc.

Attention «fake news». Des médias locaux ont récemment rapporté des informations selon lesquelles l’Office national chargé de la sécurité alimentaire des consommateurs (ONSSA) a procédé à la suspension de l’importation de lots de thé vert jugés non conformes aux normes sanitaires établies au Maroc. Et cela, selon toujours nos confrères, «en raison de la présence de résidus de pesticides non autorisés». Ils poursuivent en précisant que ces lots représentaient moins de 0,5% des quantités importées en 2017 qui s’élèvent à plus de 60.000 tonnes. Or, il s’avère que ces informations sont erronées. C’est du moins la version officielle de l’établissement public sous la tutelle du ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts. Dans un communiqué transmis aux Inspirations ÉCO, lundi 5 févier, l’ONSSA rassure sur la qualité et la conformité du thé importé et commercialisé sur le marché national. Mieux, l’organe de contrôle de l’État apporte les précisions suivantes : «Contrairement à ce qui a été diffusé, l’ONSSA n’a fait aucune déclaration de mise en garde sur la présence de substances toxiques dans les thés commercialisés sur le marché national».

Un déficit de contrôle au Maroc ?
Si l’«incident» est imputé au contrôle «défaillant» aux frontières, notamment au niveau des ports, l’organisme doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière et exerçant pour le compte de l’État les attributions relatives à la protection de la santé du consommateur et à la préservation de la santé des animaux et des végétaux, se dit irréprochable à ce propos. «L’ONSSA procède à un contrôle systématique à l’importation ; ces contrôles permettent de s’assurer que les thés importés sont conformes aux normes nationales et internationales et présentent les garanties sanitaires nécessaires», est-il expliqué. Mieux encore, poursuit le communiqué, si le contrôle décèle des non-conformités, les produits ne sont pas autorisés à accéder au marché national et sont par conséquent refoulés. Autres précisions: «Le contrôle effectué par l’ONSSA sur le thé, à l’instar de tous les produits alimentaires importés, obéit à des procédures et à des méthodes strictes», a tenté de rassurer la cellule de communication de l’office national. Interpellé sur ce qui précède, Ouadi Madih, président de l’Association de défense des droits du consommateur (Uniconso) regrette que ce démenti «soit arrivé un peu trop tard». Un retard qui aurait nui aux importateurs et semé le doute chez de nombreux consommateurs. Dans le même sillage, le président de l’Uniconso qui salue le professionnalisme des agents du corps de contrôle de l’État, s’interroge cependant sur les moyens logistiques et le budget alloués à l’ONSSA. En effet, si l’on en croit Ouadi Madih, «il existe un énorme déficit de contrôle qualité au Maroc». Et notre interlocuteur d’appuyer ses propos en prenant l’exemple du thé à la menthe. Selon Ouadi Madih, la plante herbacée est bourrée de pesticides, cependant elle ne subit aucun contrôle. D’autres produits, notamment alimentaires, sont également concernés, s’est-il alarmé. Dans ces conditions, il semble difficile de donner des garanties sur la qualité des produits que consomment les Marocains. À l’heure où nous mettions sous presse l’Association des professionnels du thé du Maroc est restée injoignable.


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