Maroc

L’histoire par la mode

Le jeune créateur marocain caustique, Yassine Morabite, propose «Amazigh Power» et «No Signal», deux nouvelles tendances qu’il a shootées à Paris. Un travail sur l’amazighité, sur les couleurs, et les formes, cher au créateur à la fois intemporel et dans l’ère du temps.  

Celui qui propose des T-shirts à l’aérographe et au pinceau, des créations osées et stylées, revient avec un projet qui puise dans le passé et le futur. Yassine Morabite sait mélanger la peinture et la mode qu’il sait faire cohabiter sans se piétiner. Le designer a su créer son propre univers. C’est peut-être parce qu’il est autodidacte qu’il n’a pas eu à subir les frontières ou les restrictions du genre, du style et du «politiquement correct». C’est en 2010 que le paysage de la mode au Maroc a connu la création d’une signature à part, By Nbel, une marque 100% marocaine qui ne reconnaît aucune limite à la création et qui donne au Street Wear marocain une nouvelle dimension. En quelques années seulement, la touche Yassine Morabite devient reconnaissable et il a su se faire une place dans le monde de la mode. Ses inspirations multiples et sa créativité audacieuse proposent des modèles uniques qui deviennent très vite symboles d’affirmation. Une imagination qui ne se soumet à aucune règle et un talent qui transgresse l’usuel, Yassine Morabite trace son chemin avec des couleurs, des coupes et des matières qu’il puise dans le quotidien, mais aussi dans les patrimoines immatériels et matériels de l’humanité. C’est pour cela que le jeune créateur prend son temps avant de revenir avec des collections surprenantes, osées et qui sortent de «l’ordinaire ambiant».

Le jeune créateur n’aime pas les sentiers battus et ne s’en approche jamais. C’est un peu pour cela qu’il est toujours intéressant de le suivre, dans ce que certains qualifient de démence artistique et qui n’est rien d’autre que l’expression d’une imagination débordante, d’un esprit qui refuse de se plier aux «règles» et d’une créativité qui ne connaît et ne reconnaît aucune limite. «Chaque collection est le fruit d’une réflexion identitaire, une empreinte difficile à reproduire car tout n’est que phase», confie le créateur avant-gardiste et assoiffé de nouveautés. Il propose deux capsules, hors du temps, qui ne sont que le début d’une série d’autres capsules où le jeune créateur transmet sa vision du monde, de l’histoire et de la mode ! La nouvelle collection de Yassine Morabite, intitulée Amazigh Power, «confronte une question identitaire, souvent refoulée ou alors omise de notre mémoire collective». Plus qu’un symbole historique, cette collection renvoie aux différents «combats» et défis auxquels l’identité amazighe doit faire face, pour lutter contre l’oubli et le déni. Le choix des matières, mais aussi des coupes et des couleurs n’a pas été laissé au hasard. Yassine Morabite a plongé dans les légendes de son enfance, mais aussi les héros qui meublaient ses rêves de petit garçon. Résultats : des vestes «coupées» dans des tapis amazighs et qui se reposent sur des doublures reprenant des figures emblématiques de nos héros d’enfance, comme Goldorak ou encore les Power Rangers. «Je voyais et j’imaginais les héros de ces séries enfilant des habits traditionnels arabes, amazighs, africains… Je trouvais du plaisir à rapprocher ce monde virtuel que je regardais à la télévision, de ma réalité, ma culture», explique Yassine Morabite. «Ceux qui enfilent mes vêtements sont mes héros. C’est pour cela que j’ai fait une et unique doublure par veste, rendant ainsi hommage à notre culture amazighe, de façon à ce que chaque doublure raconte une histoire». La deuxième capsule réalisée par Yassine Morabite raconte une histoire, celle d’une tenue de sport appartenant à un pays dont rêvent les jeunes et les moins jeunes à travers le monde. La tenue du hockey, l’un des symboles les plus connus de la culture américaine, a été revisitée par le créateur qui a souhaité ainsi montrer le rapprochement entre nos cultures, malgré nos différences. Le choix de ce sport n’est pas anodin et Yassine Morabite tient à le souligner : «C’est parce que ce sport n’existe pas vraiment chez nous, et cette collection démystifie en quelques sortes ce sentiment de pseudo-appartenance des Marocains aux States». Selon Yassine Morabite, si d’autres pays, tels que les USA ont accédé aux nouvelles technologies bien avant nous, l’Afrique, son histoire, son patrimoine et son savoir existent bien avant la «genèse de ces nations»».



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