Journée internationale de l’arganier, une initiative du Maroc
L’ONU a proclamé le 10 mai Journée internationale de l’arganier. C’est à l’initiative du Maroc que l’Assemblée générale des Nations unies, à New York, a adopté par consensus cette résolution classée 14e point à l’ordre du jour de la soixante-quinzième session de l’ONU.
Après la reconnaissance et le classement en 1998 de l’arganier en tant que première de Réserve de biosphère par l’UNESCO et le financement en 2016 du Fonds vert pour le climat de l’arganiculture dans le cadre-projet de «Mise en place de l’arganiculture en environnement dégradé» (DARED), les Nations unies ont décidé de proclamer le 10 mai une journée internationale de l’arganier, qui sera célébrée chaque année. L’aire de l’arganier est étalée sur une superficie de 2,5 millions d’hectares environ. Elle concerne six provinces et préfectures, notamment Agadir Ida Outanane, Inezgane Aït Melloul, Chtouka Aït Baha, Taroudant, Tiznit et Essaouira. C’est à l’initiative du Maroc que l’Assemblée générale des Nations unies, à New York, a adopté par consensus cette résolution classée 14e point à l’ordre du jour de la soixante-quinzième session de l’ONU. Cette résolution onusienne a été largement co-sponsorisée par 113 États membres des Nations unies afin de proclamer le 10 mai comme Journée internationale de l’arganier. L’arganier, arbre endémique du Maroc, patrimoine culturel immatériel de l’humanité et source ancestrale de développement durable sera ainsi célébré le 10 mai de chaque année à l’échelle nationale et internationale. Le choix de la journée du 10 mai est inspiré du cycle de la maturation du fruit de l’arganier.
Une initiative marocaine
Il s’agit d’une initiative marocaine qui a été lancée en février 2020 lors d’un événement organisée par le royaume, en collaboration, avec l’Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier (ANDZOA), le département des Affaires économiques et sociales de l’ONU (UN DESA), la FAO, l’UNESCO et l’OMS. Cet évènement a été clôturé par le lancement du processus de négociation de la résolution sur la Journée internationale de l’arganier qui a été interrompu et a dû s’arrêter à cause des répercussions de la pandémie de Covid-19 sur les modalités et conditions de travail à l’ONU.
La mission permanente du Maroc auprès des Nations unies a relancé le processus de négociation au début de l’année 2021. Ce processus a été clôturé après quatre rounds de réunions virtuelles de consultations avec les États membres des Nations unies. Cette résolution onusienne reconnaît la contribution du secteur de l’arganier dans la mise en œuvre des 17 objectifs de l’agenda 2030 et la réalisation du développement durable dans ses trois dimensions : économique, sociale et environnementale. Elle a, également, mis en valeur les nombreux usages de l’huile d’argan, en particulier, dans la médecine traditionnelle, complémentaire et dans les industries culinaires et cosmétiques. L’autonomisation financière et l’émancipation de la femme dans le milieu rural, est l’un des piliers du texte de cette résolution.
Par ailleurs, cette proclamation coïncide avec à la préparation du Sommet des Nations unies sur les Systèmes alimentaire. En effet, le caractère unique de l’arganier est basé sur des pratiques agroforestières durables et résilientes et qui assurent la viabilité des systèmes de production alimentaire, la préservation de la diversité biologique et l’adaptation et la mitigation des effets des changements climatiques. Le texte de cette commémoration stipule, également, l’appel à une coopération internationale renforcée pour soutenir et promouvoir la préservation de la biosphère de l’arganier et développer davantage une croissance durable du secteur de la production de l’argan.
Réhabilitation de l’arganier : 73% de l’objectif déjà atteints
Faisant partie des objectifs stratégiques du contrat-programme (2012-2020) de la filière d’argan, la réhabilitation de 200.000 ha de l’arganeraie a atteint jusqu’à présent 73%. Etalé sur une superficie totale de 2,5 millions d’hectares (toutes essences forestières confondues), l’arganier occupe la part la plus importante avec une superficie de 830.000 hectares au niveau de la Réserve de biosphère de l’arganeraie (RBA). Le programmé signée en 2013 pour la réhabilitation de 200.000 ha de la forêt de l’arganeraie à l’horizon 2020 a permis la réhabilitation plus de 146.000 ha grâce à l’injection de 450 MDH. Dans le détail, les superficies réhabilitées sont passées de 13.027 ha en 2012 à un cumul de 101.487 ha en 2017 pour se situer actuellement à plus de 146.000 ha. Parallèlement à la question de la réhabilitation, la domestication de l’arganier et l’extension de sa culture en conduite moderne (arganiculture) s’est concrétise grâce à l’appui du Fonds vert pour le climat à travers la plantation de 10.000 ha d’arganier dont 2.000 ha de plantes aromatiques et médicinales dans le cadre du projet de «Mise en place de l’arganiculture en environnement dégradé» (DARED). Dans ce sens, « ce chantier visant la création d’arganeraies modernes a été lancé en 2018 à hauteur de 49 millions de dollars dont 39 millions de dollars mobilisé par le Fonds vert.
Yassine Saber / Les Inspirations Éco