Investissements : Le Maroc, catalyseur des relations sino-africaines

Le royaume se considère désormais comme l’un des catalyseurs des relations entre le Chine et l’Afrique et appelle les partenaires chinois à investir massivement pour l’industrialisation de l’Afrique.
Le Maroc ambitionne plus que jamais d’être un carrefour des relations économiques entre la Chine et l’Afrique. 9 jours après la signature à Pékin d’un mémorandum d’entente relatif à l’initiative chinoise «One Belt, One Road», le royaume réaffirme son objectif de s’ériger en véritable «catalyseur» des flux commerciaux et des investissements entre l’Afrique et l’Empire du milieu. Cette ambition a été réaffirmée hier à Marrakech à l’occasion de la 2e édition du Forum sino-africain sur les investissements (CAIF). «Le Maroc est aujourd’hui l’un des catalyseurs du partenariat sino-africain», a indiqué Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique. S’exprimant à l’ouverture de cet important forum qui a fait salle comble, avec la présence de quelque 500 participants, dont 150 hommes d’affaires chinois, le responsable gouvernemental marocain a tracé les grandes lignes susceptibles de renforcer le business entre la Chine et le Maroc.
Transfert de technologie
Pour Moulay Hafid Elalamy, malgré la hausse impressionnante des indicateurs commerciaux et des investissements chinois sur le continent, «beaucoup reste encore à faire». Le ministre a notamment insisté pour que ce partenariat soit davantage orienté vers l’industrie, qui selon lui, est le vrai accélérateur du développement des économies africaines. Un point de vue partagé par l’ensemble des intervenants à cette 2e édition du CAIF. Le vice-président du Fonds de développement Chine-Afrique, Wang Yong, qui a fait le déplacement dans le royaume, a ainsi assuré que «les entreprises chinoises sont très intéressées par l’investissement au Maroc, notamment dans les parcs éoliens». En plus de la future cité Mohammed VI Tanger Tech, les Chinois se disent intéressés par les stratégies sectorielles en cours de développement au Maroc, notamment le Plan d’accélération industrielle (PAI2). Cette présence dans le royaume, permettra ainsi aux entreprises chinoises de pouvoir exporter aussi bien vers l’Afrique que vers l’Europe. En tout cas, c’est le souhait du nouvel ambassadeur chinois au Maroc, Li Li, qui entend «accélérer la coopération maroco-chinoise». Selon le diplomate, «la Chine va désormais privilégier le transfert de technologie au profit du Maroc».
IDE : La Chine fait parler sa puissance
Longtemps considérée comme une puissance plutôt intéressée par les grands marchés en Afrique qu’un investisseur, la Chine a désormais fait taire toutes les critiques. Depuis 2015, la première puissance démographique mondiale est passée à la vitesse supérieure et s’impose aujourd’hui comme le premier investisseur en Afrique. En 2016, les IDE chinois sur le continent ont avoisiné 40 milliards de dollars, soit loin devant ses concurrents américains et autres indiens. Quant au volume commercial, il reste robuste, se chiffrant à près de 149,2 milliards de dollars sur la même année, faisant ainsi de la Chine le premier partenaire commercial de l’Afrique pour la 8e année consécutive ! Qui dit mieux ?