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Internationalisation des formations : Le Maroc, un hub mondial de la formation ?

Les écoles et universités marocaines s’internationalisent au fur et à mesure que les industries porteuses se développent. Continuellement friands de compétences, les écosystèmes sont constamment à la recherche de profils compétents.

Si le Maroc est attractif pour les universités étrangères, qui choisissent de s’y implanter afin de s’ancrer dans le continent, le monde, lui, est attractif pour le Maroc dont les universités et écoles souhaitent explorer en s’internationalisant, et en s’ouvrant à des pays stratégiquement choisis pour leur excellence dans certains secteurs. Cela dit, il existe deux types d’approches à adopter : l’internationalisation par implantations physiques qui consiste en l’ouverture de campus universitaires dans d’autres pays que le Maroc, ou l’internationalisation des programmes en s’alliant avec des universités étrangères dans le but de doter le programme pédagogique local de formations nouvelles, aptes à enrichir les formations proposées et les doter des outils nécessaires à l’adéquation des profils aux exigences aussi bien des employeurs que des secteurs tournés vers le monde par voies d’exportations.

S’agissant de la première formule, l’intention affichée par l’Université internationale de Rabat (UIR) rend compte d’une stratégie des plus directes : devenir un groupe qui s’exporte à l’international. La raison ? «L’objectif d’atteindre 5.000 étudiants, comme fixé par le ministère de l’Enseignement supérieur à sa création, a été atteint. À présent, l’État nous demande de viser 10.000 étudiants», explique Noureddine Mouaddib, président et fondateur de l’université, qui projette de s’installer dans d’autres pays africains, mais aussi en dehors du continent. «Nous voulons ouvrir trois campus à l’international, en Amérique du Nord, en Europe et en Asie pour pouvoir assurer la mobilité de nos étudiants à travers plusieurs pays», déclare Mouaddib, qui explique que l’idée est de former des étudiants mondialisés dans leur tête. «Si nous n’en formons pas aujourd’hui, nous aurons raté quelque chose. La compétition de demain est mondiale, y compris au niveau de l’emploi», ajoute-t-il. Ainsi, c’est pour accueillir plus d’étudiants et leur conférer la possibilité de s’internationaliser que l’UIR mise aussi gros sur l’installation de ses nouveaux campus. Et il ne croit pas si bien dire puisque cela a déjà commencé. Les industriels étrangers récemment implantés au Maroc ont besoin de main-d’œuvre qualifiée et de profils compétents disponibles immédiatement à être employés. Mais ce n’est pas là la seule voie qui s’offre aux universités et écoles marocaines. L’École centrale Casablanca adopte une approche différente, celle répondant à l’ambition de devenir le hub africain du groupe des écoles centrales, conformément à la stratégie adoptée par ce dernier en faveur d’implantations internationales au nombre maîtrisé, mais à l’efficacité boostée. «L’objectif retenu pour Centrale Casablanca et d’en faire une École centrale pour toute l’Afrique. Nous avons ouvert les concours d’accès aux candidats subsahariens, notamment ivoiriens et mauritaniens, et nous comptons élargir les inscriptions aux étudiants du Bénin dès l’année prochaine», explique Philippe Dufourq, directeur des programmes.

Ainsi, Centrale Casablanca, qui compte actuellement 600 élèves à raison de 200 par promotion, élargit le modèle créé par le groupe des Écoles centrales, et qui consiste en la formation d’ingénieurs extrêmement pointus et prêts à l’emploi, non-spécialistes et adaptables à toutes les situations et besoins professionnels exprimés par leurs recruteurs potentiels.

L’idée est de doter les ingénieurs en formation des compétences techniques et connaissances théoriques nécessaires à la maîtrise parfaite de leurs filières respectives, tout en laissant se développer leurs caractéristiques personnelles, révélant les aspects les plus déterminants de leurs personnalités. Par ailleurs, Centrale Casablanca travaille sur la conception et le développement de ses propres filières métiers. Celles-ci sont proposées à partir de la troisième année, au terme du la phase «tronc commun». Ces filières, telles qu’imaginées par le groupe des Écoles centrales, sont évolutives. Elles sont, par principe, adaptables aux enjeux et défis majeurs du royaume. L’UIR et Centrale Casablanca, deux approches différentes, mais qui versent dans le même fleuve, celui de l’internationalisation axée sur l’efficacité des formations au Maroc et à l’étranger, et qui démontrent toutes deux une pertinence qui inspire les autres institutions pédagogiques.  



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