Gouvernance : le Maroc sur le chemin de la stabilité et de la croissance, selon le GIS
Dans un rapport récemment publié, le Geopolitical intelligence services (GIS) met en lumière les progrès significatifs du Maroc en matière de réformes démocratiques et économiques, le positionnant comme un modèle unique au sein du monde arabe. Le rapport projette un avenir stable pour le pays, avec des perspectives de croissance soutenues par l’innovation, les investissements et les partenariats internationaux.
«Le Maroc continue de se distinguer dans le paysage politique nord-africain et moyen-oriental grâce à son processus de démocratisation et de modernisation économique», affirme le Geopolitical intelligence services (GIS) dans son dernier rapport.
Selon l’organisation, la trajectoire du Maroc vers la stabilité et la croissance devrait se poursuivre dans les années à venir. Le pays est sur le point de récolter les fruits de ses récentes réformes, notamment dans des secteurs clés comme l’automobile, le tourisme et les technologies numériques.
GIS met également en avant des projets stratégiques tels que le plan d’Oracle, qui prévoit l’ouverture de deux centres de données, ainsi que la stratégie numérique 2030, résultat d’une collaboration entre les secteurs privé et public. Bien que l’investissement direct étranger ait connu une baisse notable en 2023, le rapport estime qu’il devrait rebondir avec la préparation du Maroc à accueillir la Coupe du monde 2030.
Dans ce contexte, le pays pourrait consolider davantage sa position internationale en renforçant ses liens diplomatiques avec l’Afrique subsaharienne, l’Europe et les pays du Golfe. Le GIS observe que ce scénario confirmerait le succès de la stratégie de réformes menée par Rabat, mais note également que cette trajectoire est difficilement reproductible dans d’autres pays du Maghreb, qui manquent à la fois d’un leadership fort et de la stabilité politique et sociale nécessaires pour entreprendre des réformes similaires.
Les réalisations depuis les réformes
Le rapport du GIS revient sur l’impact des manifestations du printemps arabe en 2011 et sur la réponse marocaine, qualifiée de mesurée et proactive.
Le Roi Mohammed VI a introduit une nouvelle constitution en réponse au Mouvement du 20 février, décentralisant le pouvoir et instaurant des réformes politiques sans recours à la violence, met en avant le GIS, soulignant que «contrairement à d’autres pays de la région, le Maroc a su éviter les troubles en optant pour des réformes profondes».
Sur le plan économique, le GIS met en avant les résultats impressionnants des réformes entreprises. Entre 2010 et 2018, le PIB du pays a connu une croissance de 27%, tandis que la classe moyenne s’est élargie, passant de 53% de la population en 2012 à 62% en 2019.
«Ces progrès sont le fruit d’une politique industrielle cohérente et d’une attractivité croissante pour les investisseurs étrangers», souligne le rapport.
Le Maroc a su tirer parti de ses zones industrielles, de sa main-d’œuvre qualifiée et de son positionnement stratégique pour attirer des investissements dans des secteurs clés comme l’automobile et l’aéronautique. Malgré ces succès, le rapport du GIS ne passe pas sous silence les défis persistants. La dépendance agricole du Royaume aux conditions climatiques reste un facteur de vulnérabilité, particulièrement en cas de sécheresse, comme celle observée en 2023.
De plus, le taux élevé de chômage chez les jeunes, qui avoisine 23%, ainsi que les pressions liées aux flux migratoires en provenance de l’Afrique subsaharienne, constituent des obstacles à surmonter pour le pays.
Néanmoins, le GIS conclut que le Maroc «s’est positionné comme un modèle de stabilité et de croissance dans une région en proie à des bouleversements».
Avec des réformes judicieuses, un leadership solide et des perspectives économiques encourageantes, le pays est en bonne voie pour consolider sa place en tant que puissance régionale émergente.
Faiza Rhoul / Les Inspirations ÉCO