Maroc
Fès/Stress hydrique : la ville va réutiliser les eaux usées pour l’arrosage des espaces verts
La Régie autonome de distribution d’eau et d’électricité de Fès se penche sur la mise en œuvre d’un programme de Réutilisation des eaux usées épurées (REUE) pour l’arrosage des espaces verts. Selon le débit disponible et la qualité des eaux produites, un réseau de desserte sera prévu à cet effet.
Pour faire face à la problématique du stress hydrique, la ville de Fès vient de lancer une étude pour la réutilisation des eaux usées épurées destinées à l’arrosage des espaces verts. Nécessitant une enveloppe de près de 12,3MDH, cette étude, menée par la Régie autonome de distribution d’eau et d’électricité de Fès (RADEEF), a pour objectif de préserver les ressources hydriques et de valoriser les eaux usées épurées, et ce, afin de satisfaire la demande en eau d’arrosage des espaces verts et des golfs de la région.
Cette initiative qui s’intègre dans le cadre de la mise en œuvre du programme de Réutilisation des eaux usées épurées (REUE) pour l’arrosage des espaces verts devra fournir des éléments techniques, économiques et environnementaux permettant de définir les solutions les mieux adaptées pour compléter l’épuration des eaux usées en vue de les réutiliser pour l’arrosage des espaces verts. Cette démarche englobera plusieurs missions, dont l’actualisation de l’étude de faisabilité existante, conformément aux recommandations du discours royal et aux nouvelles directives. Cette actualisation permettra de mettre à jour l’étude de la variante du traitement complémentaire de la station d’épuration (STEP) de la ville de Fès, en tenant compte des nouveautés technologiques et des nouvelles orientations et directives dans ce domaine.
Impact sur l’environnement
L’étude lancée par la RADEEF englobe l’identification et la définition des répercussions environnementales des différentes composantes du projet, notamment les rejets liquides et solides de la STEP ainsi que l’émanation des mauvaises odeurs, sur les milieux récepteurs physique, biologique et humain.
Définition des mesures d’atténuation appropriées et estimation des coûts supplémentaires
L’étude permettra d’identifier la situation actuelle en matière d’assainissement liquide et solide, d’alimentation en eau potable, d’infrastructures diverses, d’équipements, d’activités socio- économiques et de l’état actuel et futur de l’environnement ainsi que du cadre réglementaire et institutionnel en relation avec le présent projet.
Dépollution urbaine
Cette étude inclura une composante sur la dépollution urbaine de la ville. Cette dernière permettra d’établir un inventaire des unités industrielles et autres sources de pollution, de définir les lieux de rejet et points de raccordement sur le réseau d’assainissement et d’évaluer les flux de pollution industrielle. Il faut noter que la préparation d’un tel plan est nécessaire pour la mise en œuvre du projet de dépollution industrielle dans les plus brefs délais. Ce plan doit concerner l’Agence du Bassin hydraulique de Sebou et la RADEEF ainsi que tous les autres intervenants dans le projet (les conseils de la ville, l’ONEE, les ministères de la Santé et de l’Agriculture…).
Acheminement des eaux traitées
Pour assurer l’approvisionnement en eau des espaces ciblés, la RADEEF devra réaliser une étude des ouvrages de transfert des eaux usées épurées vers la ville de Fès pour l’arrosage des espaces verts et des golfs. En effet, ces eaux seront acheminées de la station d’épuration vers les sites potentiels de réutilisation. Selon le débit disponible et la qualité des eaux produites, un réseau de desserte sera prévu en tenant compte des contraintes de terrain et de l’altitude des sites par rapport à celui de la station. Les filières de traitement de la STEP sont constituées de plusieurs phases dont un traitement primaire (prétraitements et décantation), un traitement secondaire (traitement biologique et clarification), un traitement des boues et un traitement de biogaz.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO
