Fès-Meknès repense son développement
Quelle vision stratégique pour la région de Fès-Meknès ? Des chercheurs, entrepreneurs et spécialistes en stratégie, ont proposé des pistes pour redonner à la région sa place de leader économique.
Un palais des congrès d’une capacité de 5.000 places, la création d’une compagnie aérienne liant Fès à Errachidia, un zoo et des jardins botaniques, un théâtre et un centre cinématographique, développer l’entrepreneuriat, les technopoles, l’université… ce sont les principales recommandations d’une journée d’étude organisée par l’association ESV sur «La vision stratégique et développement de la région Fès-Meknès», le 7 janvier à Fès. Au cours de la dernière décennie, un grand nombre de collectivités régionales et locales d’ici et d’ailleurs se sont dotées d’une vision et d’un plan stratégique en vue d’orienter de manière rationnelle, rassembleuse et durable leurs choix en matière d’aménagement et de développement du territoire. Il y a des défis drastiques qui s’opposent à toute vision stratégique pour le développement qui peut être résumé dans trois challenges majeurs, à savoir, la société du savoir, le comportement responsable et l’engagement collectif. Pour la région de Fès-Meknès, il regorge de potentialités.
Pour Badiâa Lyoussi, professeure à l’Université Sidi Mohamed Ben Abdallah (USMBA) et présidente de l’Association Espace Science et Vie, a expliqué que, les changements profonds, conséquents de la mondialisation et de la révolution de l’information que le monde a connue ont affecté notre pays et l’on mis face à des défis structurels qui se dressent telles des contraintes au développement et au progrès de notre patrie. «Relever ces défis nécessite tout d’abord une réflexion sur les assises de notre présent et les perspectives de notre avenir. Nous sommes donc appelés à développer une réflexion sur les paradigmes fondateurs de notre vision du présent et du futur. Ceci ne peut se faire que dans une perspective stratégique», a déclaré l’enseignante.
À noter que, le développement d’une région est lié directement à l’indépendance des matières premières, la création des projets ayant une valeur ajoutée et l’exploitation du potentiel humain. De son côté, Boudahla Driss, professeur d’économie à l’Université Sidi Mohamed Ben Abdallah de Fès, a précisé qu’il faut «initialement évaluer l’état des lieux des richesses de la région, noircir le tableau d’échange et combler les failles, à titre d’exemple développer l’entrepreneuriat, les technopoles, l’université…». La stratégie doit intégrer toutes les composantes, y compris l’entreprise. Mohamed El Harti, vice-président CGEM-Fès, a abordé, lui, la nécessité d’avoir une vision stratégique de la région. «Le grand effort sera de démontrer notre capacité à être compétitive.
Et ce par la définition de nos axes pour lesquelles on peut converger ensemble.Il existe des potentiels, mais il manque beaucoup d’autres moyens de compétitivité par rapport aux autres régions qui leur donnent une longueur d’avance», a-t-il affirmé. Pour le président de l’agence Kings Holiday, et membre de l’AESV, Tarik Lachkar, «le tourisme, l’artisanat et l’agriculture peuvent constituer pour notre région des leviers de développement, de croissance, de décollage et d’avantages compétitifs.» Sauf que pour faire de cette région une destination touristique conformément aux normes. Ainsi Lachkar a suggéré, entre autres, de renforcer les liaisons aériennes, ainsi que les infrastructures d’animation.
Rappelons que Fès se trouve au centre de 12 régions et doit récupérer son rang de leader dans l’industrie, le commerce et les sciences. Pour ce faire, il faut réfléchir au potentiel de connectivité de la région pour l’ouvrir sur le monde et la désenclaver.