Fès-Meknès : des pertes énormes pour la région à cause de la crise
La crise sanitaire a conduit à l’annulation de tous les événements devant se tenir dans la région Fès-Meknès, provoquant une perte de chiffre d’affaires estimée à 35 MDH pour le secteur de l’artisanat. Le constat est similaire pour le secteur de l’agriculture. L’annulation de l’ensemble des manifestations s’est traduite par des pertes allant de 60% à 80% du chiffre d’affaires des coopératives exposantes.
En cette période de crise, Fès-Meknès a connu l’annulation de l’ensemble des événements de promotion, ce qui a lourdement impacté plusieurs secteurs vitaux. Concernant l’artisanat, la crise a conduit à l’annulation de toutes les manifestations programmées, dont un salon international, cinq salons nationaux, trois salons régionaux, dix salons locaux et la Semaine culturelle à l’étranger. En outre, la région a enregistré la fermeture de 36.000 espaces de fabrication et de commercialisation de produits d’artisanat. Ces annulations ont induit une perte de chiffre d’affaires (CA) estimée à 35 MDH. Sur le volet de l’économie solidaire, 4 marchés itinérants ont été annulés à Sefrou, Taza, Meknès et Ifrane (soit 240 coopératives exposantes concernées), en plus du Salon régional de l’économie sociale et solidaire (120 coopératives exposantes et 6 ateliers concernés). Même constat pour le secteur de l’agriculture. L’annulation de l’ensemble des manifestations s’est traduite par une perte allant de 60% à 80% du CA des coopératives exposantes. Parmi les principales annulations, citons le Salon international de l’agriculture de Meknès (SIAM), qui accueille chaque année près d’un million de visiteurs, 1.400 exposants, 65 pays, et contribue à l’occupation de 12.500 lits. Les annulations ont également concerné 8 événements de promotion des produits agricoles à l’étranger (États-Unis, Espagne, Italie, Chine, Belgique et Sénégal), un forum sur la digitalisation de l’agriculture marocaine, ainsi que des campagnes de communication au profit des PME, GIE et coopératives. De son côté, le secteur du tourisme a connu l’annulation de la totalité des événements de promotion touristique, dont FAM Trip à Séville, la Semaine culturelle en Belgique, le Tournoi de golf et Academia entre autres. Il faut noter que la région a connu l’annulation de plusieurs événements à fort impact sur l’économie, à l’instar de la 4e édition du Fès-Meknès Economic Forum (FEMEFOR). En effet, ce forum accueille chaque année plus de 4.000 participants, 35 pays, 35 exposants et 100 rencontres Business to Business.
Les pistes de relance des professionnels
Pour relancer la promotion du territoire, les professionnels de la région ont émis des pistes susceptibles de mettre en avant les secteurs vitaux. Lors d’ateliers organisés par le Comité de veille économique (CVE) régional, les professionnels ont proposé de mettre en place des conventions inter-universités, des services déconcentrés et des chambres professionnelles pour la formation des adhérents aux nouvelles techniques et outils digitaux. Ils ont également insisté sur le développement des techniques innovantes de production et de commercialisation des produits de l’artisanat, en proposant de placer la région en tant qu’incubateur africain du design, en abritant des entreprises spécialisées et en mettant en place des formations adaptées. Les professionnels du tourisme proposent de développer des packages complets pour remplacer les circuits courts qui ne mettent pas suffisamment en valeur les potentialités touristiques de la région. Ils ont également sollicité les responsables pour développer un concept gastronomique autour de la cuisine traditionnelle et de l’histoire des villes de la région. Ils suggèrent le lancement de campagnes de communication digitales pour valoriser les produits culinaires régionaux, notamment à destination des marchés à fort potentiel (exemple de l’huile d’olive pour le marché américain).
L’industrie de l’événementiel gravement sinistrée
Entre reports et annulations d’événements majeurs, les agences d’événementiel de la région sont sinistrées et leurs perspectives d’avenir peu reluisantes. En effet, la plupart de ces agences ont vu leur chiffre d’affaires baisser de 90% et continuent à subir les conséquences d’une conjoncture internationale qui ne semble pas s’améliorer. D’après les professionnels du secteur, «malgré la reprise des plateformes digitales en cette période de crise, les activités virtuelles ne pourront aucunement remplacer le présentiel pour une question de chiffre d’affaires». Rappelons que le secteur de l’événementiel représente 5% du PIB et recense quelque 190.000 emplois. directs et indirects.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations Éco