Fès. Comment les opérateurs s’adaptent au couvre-feu
La décision d’instaurer un couvre-feu a été ressentie comme un «coup de torchon» pour les hôteliers et les professionnels de la restauration à Fès. Plusieurs hôteliers de la ville impériale envisagent des offres personnalisées adaptées aux nouvelles mesures imposées.
Les pertes prévues par les hôteliers et les restaurateurs de la cité gagnent en importance. La décision d’instaurer un couvre-feu à l’échelle nationale de 21 h à 6 h à partir du 23 décembre, pour une durée de 3 semaines, a été ressenti comme un «coup de torchon». Les hôteliers et les professionnels de la restauration de Fès qui espéraient faire de bonnes affaires en cette fin d’année sont complètement «sonnés». «Cette restriction impactera encore plus les hôteliers et les restaurateurs de Fès qui avaient, pour leur majorité, rouvert leurs portes pour l’occasion. Cela constituera un manque à gagner important par rapport aux années précédentes», précise un professionnel à Fès. Sollicités par Les Inspirations ÉCO, plusieurs hôteliers de la ville impériale peaufinent des offres personnalisées afin de remplir malgré tout les carnets de commandes.
Ces offres vont prendre en considération le respect des mesures barrière, la distanciation et seront adaptées à la période du couvre-feu. Pour cela, certains hôtels proposent de fêter le réveillon à l’intérieur de l’hôtel. Le diner sera servi dans les chambres. Toutefois, les restaurateurs demeurent très pessimistes. Il faudra faire preuve d’imagination pour satisfaire les clients ayant programmé un séjour dans la ville.
Il s’agira également de bien respecter les mesures restrictives afin de ne pas être pénalisé par les autorités. La crainte aussi pour les professionnels touristiques est de voir la situation tourner à l’avantage des opérateurs de l’immobilier locatif. L’organisation de fêtes clandestines est aussi redoutée. Ce couvre-feu qui va durer trois semaines équivaut à une perte du chiffre d’affaires d’au moins 25 %, estiment des opérateurs locaux. La destination est donc bien à la peine; les nuitées ayant enregistré un recul de 77 %, durant les 11 premiers mois de l’année 2020. Globalement, quelque 788.376 nuitées ont été perdues durant cette période, comparativement à la même période de l’année 2019. Concernant les indicateurs de la reprise du secteur du tourisme dans la région, jusqu’à fin novembre 2020, 133 unités d’hébergement touristique classé ont repris leurs activités (40%) contre 203 unités qui sont encore en arrêt d’activité (60%). 80% des agences de voyages ont repris leurs activités, alors que les restaurants touristiques 55%. Notant qu’aucun signe de reprise n’est enregistré chez les agences de transports touristiques routiers et les guides.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations Éco