Exportations : quels sont les secteurs qui performent?
Les exportations marocaines sont restées dynamiques en 2023. L’automobile, l’électronique et l’électricité, mais aussi l’aéronautique ont réalisé de très belles performances. Les détails.
Les exportations marocaines maintiennent une dynamique très positive. C’est le moins que l’on puisse dire au regard des chiffres officiels publiés par l’Office des changes au terme de l’année 2023. Globalement, les exportations marocaines ont atteint 429,3 MMDH en 2023 contre 428,6 MMDH en 2022, soit une légère hausse de 0,2% équivalant à 698 MDH. Une observation minutieuse des performances réalisées par certains secteurs fait ressortir la confirmation d’une tendance désormais installée : l’automobile continue de caracoler en tête des secteurs exportateurs du Maroc, alors que les phosphates et dérivés, selon l’Office des changes, ont accusé une baisse abyssale, à l’heure où des secteurs comme l’aéronautique commencent à voler très haut.
Automobile : vive allure
En effet, la hausse la plus spectaculaire sur une année en valeur absolue a encore été réalisée par le secteur automobile. Globalement, le secteur de l’automobile a exporté, en 2023, 141,7 MMDH, contre 111 MMDH l’année précédente.
L’Office des changes calcule cette belle augmentation à 27,4% par rapport à 2022, soit une croissance en valeur absolue de 30.482 MMDH. Cela s’explique, selon l’Office, par «l’accroissement des ventes du segment de la construction (+12.480 MMDH), du câblage (+11.326 MMDH) et du powertrain (+2.297 MDH) ». Et au vu de la tendance actuelle et de la réussite du secteur automobile à se positionner sur des segments d’avenir, à l’image de l’électrique, il y a de fortes chances que ces performances soient dépassées au cours de l’année en cours. En un mot, le secteur de l’automobile roule à très vive allure actuellement au Maroc. Et il n’est pas le seul.
Électronique et textile
Le secteur de l’électronique et de l’électricité carbure également à très haute tension. D’ailleurs, en valeur relative, il est en tête des top performers, puisque sa croissance se chiffre à 28,4%. C’est l’équivalent de 5 MMDH qui sont venus porter son chiffre global à l’export à 23,8 MMDH en 2023, contre 18,5 MMDH en 2022.
Dans le détail, selon les calculs de l’Office des changes, on note une «hausse des exportations de fils et câbles (+2.278 MMDH) et de composants électroniques (+1.741 MMDH). Malgré le contexte mondial incertain et la très forte concurrence étrangère, un autre secteur a réussi à améliorer ses réalisations en 2023 : il s’agit du textile. Ici, la croissance est de 5%, soit plus de 46 MMDH exportés ! «Cette évolution est attribuable à la hausse des ventes des vêtements confectionnés (+1.914 MMDH), des articles de bonneterie (+462 MMDH)», explique l’Office des changes.
Aéronautique
Par ailleurs, l’institution note que l’aéronautique a réalisé une croissance de 2,4% de ses exportations, soit 503 MDH. Ce qui s’explique par «l’accroissement des ventes du segment Ewis de 1.096 MMDH». En tout, l’aéronautique a réussi à exporter près de 22 MMDH en 2023. Et il faut dire que la relance du secteur aérien, après le covid-19 et les fortes commandes des constructeurs aériens, est de nature à favoriser cette belle percée de l’aéronautique marocain sur la carte mondiale de ce secteur. Enfin, notez que certains secteurs traditionnels, à l’image de l’agriculture et de l’agroalimentaire, sont toujours aussi performants, puisqu’ils ont encore enregistré des chiffres très proches de leur niveau de 2022, avec des exportations estimées en 2023 à plus de 83,1 MMDH.
Export : les phosphates en très fort recul
C’est l’une des surprises des statistiques publiées par l’Office des changes sur le commerce extérieur du Maroc en 2023. La valeur des exportations des phosphates et dérivés est passé de 115 MMDH en 2022 à 76 MMDH l’année dernière. Soit une régression importante de -34,1% et un manque à gagner en termes d’exportation de 39 MMDH.
«Cette évolution est due à la baisse des ventes des engrais naturels et chimiques (-24,330 MMDH), de l’acide phosphorique (-9,919 MMDH) et des phosphates (-5,094 MMDH)», explique l’Office des changes.
Il reste à savoir si c’est le contexte mondial qui explique cette baisse considérable ou pas. En tout cas, les phosphates et dérivés ne sont pas le seul secteur à reculer, puisque les «autres extractions minières» ont également chuté de -3,4% selon les chiffres de l’Office des changes.
Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO