Maroc

Enseignement : Amzazi dans l’œil du cyclone

Le gouvernement est appelé à accélérer l’adoption des deux décrets relatifs au corps de l’administration pédagogique qui se font attendre. Saaid Amzazi qui s’était engagé à régler dans les plus brefs délais ce dossier est au cœur de la tourmente. Les cadres administratifs menacent de boycotter les examens certificatifs. Un dossier brûlant qui s’ajoute à celui des enseignants des AREF.

C’est cousu de fil blanc : la réforme tant escomptée de l’enseignement ne peut être actée sans l’adhésion des enseignants et du corps de l’administration pédagogique, qui sont les premiers concernés par la mise en œuvre des nouvelles orientations. Cet objectif reste tributaire de l’assainissement du climat social au sein de ce secteur qui bouillonne. Le ministre de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Saaid Amzazi est très attendu par le personnel du secteur sur plusieurs dossiers brûlants. La reprise du dialogue s’impose pour calmer les esprits échauffés et sauver cette année qui tire vers sa fin et qui a été rythmée par plusieurs protestations et débrayages.

À l’instar des enseignants cadres des Académies régionales de l’éducation et de la formation (AREF), qui ont multiplié les efforts pour faire entendre leurs voix, le corps administratif ne compte pas non plus lâcher du lest sur son cahier revendicatif. Il menace même, en cas de silence du département de tutelle, de boycotter tous les processus administratifs et éducatifs, y compris les examens certificatifs. En effet, des centaines de cadres de l’administration pédagogique sont en colère et n’hésitent pas à le clamer haut et fort via nombre de sit-in de protestation qu’ils organisent au niveau régional et central. Ils se sont serrés les coudes pour mettre la pression sur le ministère de l’Éducation nationale, et ce, à travers une coordination tripartite comprenant l’Association nationale des directeurs d’établissements secondaires publiques, l’Association nationale des directeurs d’écoles primaires et l’Association nationale des surveillants généraux, des censeurs, des chefs de travaux et des directeurs d’études. En tête des doléances : l’adoption de deux décrets relatifs aux cadres administratifs qui se fait attendre depuis de longs mois.

Parmi les objectifs, figurent la révision du cycle de formation des cadres de l’administration pédagogique et l’octroi au personnel exerçant les fonctions de l’administration pédagogique par attribution du statut d’«administrateur pédagogique». Il s’agit aussi de la régularisation de la situation des administrateurs pédagogiques de 2e grade et de celle de tous les lauréats des cycles administratifs depuis la première promotion, ainsi que la garantie de la mobilité entre les cycles d’enseignement. S’ajoutent à cela l’augmentation des indemnités financières, le renforcement des ressources humaines et la mise en place de toutes les conditions nécessaires pour l’amélioration du cadre du travail de l’administration pédagogique.

Selon une source proche du dossier, les deux décrets sont dans le circuit d’adoption. Une grande responsabilité incombe non seulement au département de tutelle, mais aussi au chef de gouvernement ainsi qu’au ministre de l’Économie et des finances. L’argentier du royaume doit, en effet, donner son feu vert pour le volet financier de la mise en œuvre des accords conclus avec les syndicats.

De son côté, le ministre de tutelle, qui a été interpellé récemment par les députés de la Commission de l’enseignement sur ce dossier, a souligné qu’il avait un contrat moral avec le corps administratif, laissant entendre qu’il œuvre auprès des départements concernés à faire aboutir l’ensemble des engagements. Une commission commune entre le département de tutelle et le ministère des Finances a déjà étudié le coût financier de la mise en œuvre des décrets qui devront bientôt voir le bout du tunnel, mais aucune date n’est encore annoncée. L’accélération de la cadence s’impose pour régler ce dossier qui n’a que trop duré. Rappelons que le ministère de l’Éducation nationale avait annoncé, en septembre dernier, avoir pris des initiatives d’ordre organique et juridique avec les départements gouvernementaux concernés, en vue de clore définitivement ce dossier, tant pour le personnel exerçant les fonctions de l’administration pédagogique par attribution que pour les lauréats du cycle de l’administration pédagogique. Les nouveautés juridiques relatives au dossier des administrateurs pédagogiques, selon la tutelle, consistent en l’adoption d’un système de formation en deux ans, au lieu d’un an, pour le cycle d’administration pédagogique.

Cette formation sera sanctionnée par un diplôme d’administrateur pédagogique de premier grade, tout en supprimant le cadre d’«administrateur pédagogique de 2e grade» et en se contentant de deux grades seulement (premier grade et grade principal). Il s’agit aussi de la désignation d’un cadre d’«administrateur pédagogique de premier grade» parmi les détenteurs de ce diplôme délivré par les Centres régionaux des métiers de l’éducation et de la formation et la proposition d’une formule pour intégrer les diplômés de ce cursus depuis 2015. En outre, deux années d’ancienneté seront accordées à titre de bonification aux concernés à l’occasion de la modification du cadre, sans changement d’échelle. Les nouveautés concernent aussi la régularisation de la situation du personnel exerçant les fonctions de l’administration pédagogique sans suivre une formation au sein du cycle de l’administration pédagogique, par le biais d’un décret ministériel. Il reste désormais à activer l’ensemble des engagements pour assainir le climat social et faire prévaloir l’intérêt des élèves. 

Jihane Gattioui / Les Inspirations Éco


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