Maroc

Élections : L’Istiqlal défend son programme économique

Invités hier à Casablanca pour présenter son programme devant les membres du mouvement Damir, les dirigeants du parti de la balance ont eu du mal à convaincre à propos de la pertinence de certains choix économiques prévus jusqu’en 2021. Hamid Chabat a tracé pour sa part les lignes rouges qui guident l’action de son parti, lequel ne veut en aucun cas réduire les prochaines élections en une seule et unique question : «To be or not to be».

La 2e rencontre-débat tenue par l’ONG Damir à Casablanca et qui est consacrée au questionnement de l’état-major des principaux partis sur leurs engagements électoraux, n’a pas été une partie de plaisir pour les dirigeants de l’Istiqlal. Pratiquement toutes les têtes pensantes du parti étaient au complet hier à Casablanca en vue d’apporter une plus-value aux échanges consacrés aux promesses du parti en cas d’accession aux commandes du prochain gouvernement. «Notre objectif n’est autre que de convaincre les citoyens de participer à l’opération électorale, de même que de nous éviter le danger que présente un acteur politique qui lance des promesses sans pouvoir les tenir», a indiqué Salah El Wadi, président du mouvement Damir lors de son intervention, qui consistait aussi à mettre en valeur les principales prises de position de l’Istiqlal sur plusieurs questions d’actualité.

Programme économique, des généralités et des exagérations ?
Lors du débat axé sur le programme économique de l’Istiqlal, Mohamed Benmoussa, membre du bureau de Damir a relevé qu’au sein des 556 mesures qui ont été incluses dans le programme du parti figurent quelques propositions qui sont trop généralistes alors qu’elles concernent des points précis. «En plus de leur caractère hétérogène, quelques recommandations sont d’ordre général, à la limite des objectifs, à côté d’autres recommandations extrêmement techniques. L’exemple de développer des transactions sur le marché des capitaux s’apparente plus à un vœu pieux sans répondre à la question du comment», a indiqué l’économiste de l’association durant cette rencontre. Najib Mikou, membre du bureau politique a refusé catégoriquement les nuances apportées lors du débat en insistant sur le fait que la communication électorale a ses propres spécificités, qui ne doivent pas nécessairement laisser trop de place au discours savant. «Le modèle économique actuel est devenu caduque et ne peut plus durer», a lancé Mikou avec un ton fort, avant d’ajouter qu’«il faut avoir des réformes équitables sans taper uniquement sur le maillon le plus faible formé par les citoyens à bas revenus». Les principales conclusions émises par le parti sur ce sujet font état d’une réforme qui s’est faite au détriment des couches défavorisées. Plusieurs indicateurs ont été apportés par Mikou, notamment le taux de mortalité des PME, qui est parmi les plus élevés dans le monde avec 140.000 entreprises qui ont disparu durant les 4 dernières années. Les alternatives proposées par l’Istiqlal durant cette rencontre tournent autour de plusieurs secteurs «dormants», selon Mikou, notamment l’habitat, les industries pharmaceutiques et para-chimiques, l’artisanat, les produits du terroir et enfin les segments du Halal, selon les priorités fixées pour le prochain mandat.

Chabat pour un gouvernement d’union nationale ?
L’intervention du n°1 de l’Istiqlal lors de cette rencontre semblait être destinée à tirer les leçons de l’épisode du retrait du gouvernement en 2013 qui a été longuement analysé par Hamid Chabat. «Après le 7 octobre, nous voulons un parti qui maîtrise la gestion des périodes difficiles», a indiqué Chabat qui a dit qu’il était favorable à la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, avant de se retirer du gouvernement de Benkirane. «Nous avons depuis ce temps oeuvré dans l’opposition et nous n’éprouvons aucun malaise en cela, nous ne voulons pas construire nos rêves sur le fait d’être ou ne pas être dans le prochain gouvernement», a-t-il ajouté.

La bipolarisation de la scène politique semble également déranger les leaders de l’Istiqlal qui ne voient aucune valeur ajoutée à insister sur une concurrence politique qui concerne uniquement deux partis. «Il n’y a pas deux projets de sociétés pour le Maroc, et on ne peut classer les Marocains ainsi», a expliqué Chabat qui faisait également allusion au clivage qui persiste entre certaines franges des courants «modernistes» et «islamistes». Il est à noter que le mandat du gouvernement n’a pas fait l’objet de trop de critiques de la part du leader de l’Istiqlal, qui a préféré se focaliser sur les obstacles posés par la loi, notamment les dépenses électorales qui restent insignifiantes et ne dépassent pas le tiers des fonds dédiés à l’ensemble de l’opération. Il est à rappeler que le cycle des conférences organisées par Damir se poursuit jusqu’au 23 septembre, avec 4 autres partis qui seront reçus et représentés par leurs leaders soit l’USFP, le PPS, le PAM et la Fédération de la gauche démocratique.


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